Les contours du budget 2026 de l'Etat de Vaud se précisent. A l'issue d'une quatrième journée de discussions, le Grand Conseil est parvenu à boucler le deuxième débat.
Quelques points encore en suspens seront tranchés mercredi lors du troisième et ultime débat. Toute la question sera ensuite de savoir si, en vote final, le Grand Conseil adoptera ce projet de budget. Une majorité qualifiée, soit 76 voix sur 150, sera nécessaire.
Pour mémoire, la mesure la plus décriée du budget, la baisse de 0,7% du salaire des employés de l'Etat, avait été retirée vendredi par le Conseil d'Etat. Les députés n'y sont donc pas revenus mardi, sauf en ouverture de séance pour commenter ce revirement.
«Outrances des syndicats»
La droite, très critique depuis vendredi, a réaffirmé son «incompréhension». Le PLR Grégory Bovay a accusé le gouvernement d'avoir cédé face «à la pression de la rue» et «aux outrances des syndicats». Selon lui, cette volte-face constitue «une défaite pour un débat démocratique respectueux».
L'UDC Philippe Jobin a, lui, déploré «un coup de Jarnac» envers la majorité de droite du Grand Conseil et «un désaveu» de travail de la commission des finances. A ses yeux, le Conseil d'Etat a pris une décision «dictée par la peur» plutôt que de s'en tenir à «une trajectoire assumée».
Après ces prises de parole initiales, l'apaisement a été globalement de mise, sans les tensions qui avaient souvent crispé les discussions jusqu'ici. Seul un amendement (très largement refusé) de l'UDC Fabrice Moscheni, visant à limiter les subventions au Bureau de l'égalité, a échauffé les esprits.
A quelques exceptions près également, les débats ont pu avancer à un rythme soutenu, les députés ayant conscience que le temps pressait. L'annulation du traditionnel Noël du Grand Conseil a aussi permis de poursuivre en soirée et d'achever le deuxième débat à 20h00 pile.
Tranche BNS
La grande majorité des décisions prises en premier débat ont été confirmées mardi par le plénum. Le bloc PLR-UDC, presque toujours suivi par les Vert'libéraux, a continué de faire barrage aux nombreuses propositions de la gauche, laquelle a notamment tenté en vain de limiter les coupes dans les secteurs de la santé et du social.
Parmi les points qui nécessiteront encore un troisième débat, le Parlement devra valider son choix d'intégrer au budget une tranche de 62,5 millions de la BNS. Au vu des résultats récents de la banque nationale, cette part sera vraisemblablement versée, ont répété plusieurs députés.
La cheffe des finances Christelle Luisier a modéré leur optimisme en relevant qu'il n'y avait encore «aucune certitude à ce stade». Elle a aussi prévenu des risques de «financer des charges pérennes avec des revenus aléatoires», comme le sont les versements de la BNS.
Cette option BNS a été préférée à celle consistant à revoir à la hausse de 50 millions les projections de recettes fiscales, comme cela avait été pourtant accepté en premier débat.
Véhicules polluants
Un troisième débat sera aussi nécessaire sur un amendement du Vert David Raedler. Sa proposition de taxer les véhicules les plus polluants (+10 mio de revenus supplémentaires) est passée sur le fil mardi, après avoir échoué la semaine dernière.
A noter aussi que de nouveaux amendements ont été présentés mardi, parfois avec succès, comme la demande de l'UDC Fabrice Moscheni de diminuer de 2,2 millions la subvention à l'association romande Cara, en charge du dossier électronique du patient.
Son amendement a été accepté, malgré les mises en garde de la ministre de la santé Rebecca Ruiz, laquelle a expliqué que le canton de Vaud était lié par une convention intercantonale.
Le Vert'libéral Jerome De Benedictis est aussi parvenu à faire passer un nouvel amendement pour diminuer de 1,5 million les dépenses de matériel en lien avec l'éducation au numérique.