Après avoir dévoilé mercredi son nouveau projet de budget 2026, qui présente un déficit de 69,3 millions de francs, la Ville de Genève détaille les économies proposées. La suspension des mécanismes salariaux qui touche le personnel est une mesure exceptionnelle pour faire face à une situation exceptionnelle, selon le magistrat en charge des finances Alfonso Gomez.
«La Ville de Genève a toujours payé les mécanismes salariaux, sauf en 1997», a relevé le conseiller administratif jeudi devant la presse. Mais la situation budgétaire de la Ville de Genève plombée par les récentes baisses d'impôts oblige le Conseil administratif à majorité de gauche à faire des économies.
Le gel des mécanismes salariaux permettrait d'économiser 5,9 millions et l'absence d'indexation 2,3 millions. «Il n'est pas envisagé de bloquer ces mécanismes dans les années qui viennent», a assuré le magistrat Vert, qui doit encore rencontrer les représentants du personnel afin d'expliquer la position de l'exécutif.
«Une mesure compliquée»
Et de préciser que «la Ville de Genève propose de bonnes conditions de travail. Il s'agit d'une mesure compliquée, mais l'objectif est de garder un maximum de prestations pour la population», a ajouté Alfonso Gomez. Ainsi, les nouveaux postes liés aux 121 nouvelles places dans les crèches sont maintenus. A noter qu'une partie du personnel travaillant dans le secteur de la petite enfance, entre 1500 et 2000 personnes, ne sera pas touchée par le gel des annuités.
Chaque département a aussi dû proposer des économies, pour un montant total de 5,3 millions de francs. Des subventions ont aussi été rabotées (-1,8 million). S'y ajoute le gel de 55 postes vacants (-6 millions). Et le Conseil administratif devra proposer de nouvelles mesures chaque année afin de retrouver un équilibre budgétaire d'ici 2033. Une augmentation des impôts n'est pas exclue, selon Alfonso Gomez, qui ne veut aucun tabou.
Estimations à la baisse
Le projet de budget 2026 qui sera présenté lundi prochain au Conseil municipal prévoit des revenus de 1,31 milliard de francs pour des charges atteignant 1,38 milliard, soit un déficit de 69,3 millions. Cette nouvelle mouture fait suite au refus d'entrée en matière en octobre sur un premier projet, qui affichait alors un déficit de 62,1 millions.
Mais entre-temps, les prévisions fiscales cantonales ont été revues à la baisse. La Ville de Genève a ainsi vu ses revenus fiscaux chuter de 28 millions. Alfonso Gomez a «bon espoir» que le Conseil municipal votera le projet de budget bis. Si la Ville de Genève passe en douzième provisoire, le déficit atteindrait un peu plus de 90 millions, a mis en garde M.Gomez.