Elle a franchi plusieurs épreuves
Du rejet au soutien de l’e-ID, Nuria Gorrite opère un virage à 180 degrés

Il y a quatre ans, la conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite s'opposait à la carte d'identité électronique (e-ID), alors qu'elle y est désormais favorable. Qu'est-ce qui a changé? Portrait d'une politicienne qui marque la politique vaudoise.
Publié: 05:24 heures
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Dernière mise à jour: 05:36 heures
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En mars 2021, Nuria Gorrite a célébré le «non» à l'e-ID.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Bruggmann

Le dimanche 7 mars 2021, la conseillère d'Etat vaudoise Nuria Gorrite jubilait: elle venait d'empêcher la mise en place de l'e-ID avec le comité référendaire. Le dimanche 28 septembre 2025, la socialiste pourrait porter un nouveau toast. Mais cette fois, pour célébrer l'instauration de la carte d'identité électronique. 

Fin septembre, la population suisse votera sur l'e-ID pour la deuxième fois en quatre ans. Selon le premier sondage de la SSR, 60% des personnes interrogées se disent favorable. Un projet qui occupe le monde politique depuis des années deviendrait ainsi réalité. Et cela, parce que d'anciens opposants ont changé de camp. A l'image de Nuria Gorrite. 

Le scandale durant le Covid-19

En 2021, en tant que représentante du gouvernement vaudois, elle s'était alors opposée à la volonté du Parlement, du Conseil fédéral et de la majorité des cantons. «Comme beaucoup de Suisses, je refusais qu'une fonction aussi fondamentale que la reconnaissance de notre identité soit confiée à des acteurs privés», se souvient-elle. Aujourd'hui, l'e-ID sera centralisé par l'Etat. Le contexte a donc «fondamentalement et structurellement» changé. «Il ne s'agit plus d'un système privé, mais d'une infrastructure publique digne de confiance, développée et gérée par nos institutions.»

Nuria Gorrite a fait la une des journaux nationaux en hiver 2021-2022: elle faisait la fête à Crans-Montana (VS), sans masque, alors qu'elle avait le Covid-19 – un diagnostic qu'elle découvrira quelques jours plus tard. «Sur le moment, je n'ai pas réalisé que j'étais en train d'enfreindre les règles. A une époque où les autorités demandaient à chacun et chacune de respecter les règles, je regrette mon erreur et je tiens à m'en excuser», avait-elle déclaré à Blick.

Le choc du cancer du sein

L'élue vaudoise est considérée comme une bosseuse. Elle a commencé comme présidente de la commune de Morges (VD), est devenue députée, puis conseillère d'Etat. Durant la pandémie, elle était à la tête du Conseil d'Etat vaudois, devenant la première femme à occuper ce poste.

En 2023, c'est le choc. Nuria Gorrite apprend lors d'un examen de routine qu'elle a le cancer du sein. Elle a décidé de rendre l'affaire publique. «Le cancer du sein n'est pas une maladie dont on doit avoir honte. Cela touche une femme sur huit, et de plus en plus jeune», a-t-elle déclaré dans une interview. Elle avait appelé à des examens de dépistage.

L'affaire Dittli éclabousse le Conseil d'Etat

A peine rétablie de sa maladie, Nuria Gorrite et ses collègues du Conseil d'Etat sont ébranlés par «l'affaire Dittli». Malgré la polémique, le Conseil d'Etat se montre soudé. L'Exécutif a annoncé travailler «de manière unie et résolue» sur les priorités actuelles et futures du canton. 

Aujourd'hui, Valérie Dittli fait la promotion de l'e-ID. Elle va «considérablement simplifier la vie des habitants», affirme la Conseillère d'Etat centriste. Car aujourd'hui, tout le monde crée des comptes en ligne, que ce soit à La Poste, pour du shopping ou pour accéder à divers services en ligne. Qui sait? Peut-être que Nuria Gorrite et Valérie Dittli trinqueront ensemble le dimanche de la votation.

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