Les autorités lausannoises répondent à la grogne des commerçants de la Riponne, témoins de «scènes choquantes» sur et autour de la place. Le collectif «Ma Riponne va cracker» se dit confronté à une hausse des incivilités qu’il attribue au local d’injection et à ses usagers, consommateurs de substances.
Dans une lettre ouverte ce lundi, une trentaine de commerçants, restaurateurs, gérants de bars et habitués de la place ont critiqué la gestion de cette antenne de l’Espace de consommation sécurisé (ECS) par la Ville de Lausanne. «On ne jette pas la pierre, on demande le dialogue. On a l’impression de ne pas être entendus et que l’a Ville attend la fin des travaux sur la place pour que ça aille mieux», assure l’initiateur de la démarche Fabien Gehrig, un des patrons de la boîte de nuit «Le Folklor».
Lausanne répond à ses commerçants
Contactée par Blick, la Municipalité du chef-lieu vaudois assure qu’elle «comprend le ras-le-bol exprimé» et «remercie les commerçantes et commerçants pour leur ouverture à la discussion». Elle explique que les difficultés vécues par les commerces sont dues à une situation qui «demeure complexe et difficile au quotidien».
Une commerçante de la place, qui préfère rester anonyme, a témoigné pour Blick de son vécu, devenu «invivable» récemment. «J’ai des clientes qui ne veulent tout simplement pas venir, raconte Sandrine*. Elles disent avoir peur de venir, même en voiture, car il y a des drogués dans le parking souterrain.»
Elle assure qu’il est «difficile de chiffrer» les pertes engendrées depuis l’arrivée du crack et l’installation du local d’injection, notamment en raison du Covid. Elle articule toutefois «entre 30 et 35% de moins qu’il y a quelques années».
Malgré «plusieurs changements de code récents», des personnes qu’elle relie au local d’injection arriveraient à se frayer un chemin dans son immeuble. «On a trouvé de tout dans mon couloir: des excréments, des seringues, des habits et de la nourriture pourrie», déplore Sandrine.
Des groupes WathsApp pour s'alerter
Contrairement à «beaucoup d’autres», elle dit n’avoir pas vécu de vols dans son commerce, seulement des tentatives. Sandrine déplore également la mendicité motivée par le fait de se procurer une substance. «Devant mon magasin, les gens sont assaillis par les demandes d’argent de la part de drogués.»
Elle explique aussi que les commerçants ont créé des groupes WhatsApp sur lesquels ils partagent leurs expériences et s’alertent de la présence «d’individus louches qui entrent dans les magasins». Interrogée sur la discrimination qui pourrait en découler, elle «préfère louper une vente plutôt que de prendre un risque», ce qui implique parfois de laisser son rideau fermé.
*Prénom d'emprunt
Une commerçante de la place, qui préfère rester anonyme, a témoigné pour Blick de son vécu, devenu «invivable» récemment. «J’ai des clientes qui ne veulent tout simplement pas venir, raconte Sandrine*. Elles disent avoir peur de venir, même en voiture, car il y a des drogués dans le parking souterrain.»
Elle assure qu’il est «difficile de chiffrer» les pertes engendrées depuis l’arrivée du crack et l’installation du local d’injection, notamment en raison du Covid. Elle articule toutefois «entre 30 et 35% de moins qu’il y a quelques années».
Malgré «plusieurs changements de code récents», des personnes qu’elle relie au local d’injection arriveraient à se frayer un chemin dans son immeuble. «On a trouvé de tout dans mon couloir: des excréments, des seringues, des habits et de la nourriture pourrie», déplore Sandrine.
Des groupes WathsApp pour s'alerter
Contrairement à «beaucoup d’autres», elle dit n’avoir pas vécu de vols dans son commerce, seulement des tentatives. Sandrine déplore également la mendicité motivée par le fait de se procurer une substance. «Devant mon magasin, les gens sont assaillis par les demandes d’argent de la part de drogués.»
Elle explique aussi que les commerçants ont créé des groupes WhatsApp sur lesquels ils partagent leurs expériences et s’alertent de la présence «d’individus louches qui entrent dans les magasins». Interrogée sur la discrimination qui pourrait en découler, elle «préfère louper une vente plutôt que de prendre un risque», ce qui implique parfois de laisser son rideau fermé.
*Prénom d'emprunt
Municipale à la tête du Département de la cohésion sociale, Emilie Moeschler (PS) cite la «crise du Crack» comme cause: «Comme d’autres grandes villes de Suisse, la politique de réduction des risques et de sécurité doit s’adapter régulièrement», explique l’élue socialiste. Pour le mois de novembre, la Municipalité promet le dépôt d’un rapport-préavis sur l’antenne de la Riponne.
Une évaluation et des mesures prévues
Sur la base de l’évaluation du projet pilote, prévue «après une année ce lancement», la Ville annonce des «mesures concrètes» qui «concernent notamment la gestion de l’espace public et la prise en charge des personnes consommatrices». De quoi répondre également à deux postulats déposés au Grand Conseil – l’un des socialistes (PS), l’autre des libéraux-radicaux (PLR) – sur la question.
«Des mesures ont déjà été prises, assure la municipale. Nous avons augmenté les effectifs de notre équipe sociale de rue et de nos agentes et agents d’accueil et de sécurité. Des opérations policières sont régulièrement effectuées, à la fois sur le plan répressif et préventif, de même qu’une présence accrue est assurée.»
Une nouvelle rencontre sera proposée aux commerçants, assure Emilie Moeschler. «Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu avec la Municipalité ou les services de la ville, indique l’élue socialiste. Nos équipes et partenaires comme la Municipalité suivent de près la situation sur le terrain.»