C'est la «NZZ am Sonntag» qui le révèle. La Suisse connaît actuellement une épidémie de cocaïne et de drogues qui en sont dérivées. Son ampleur est sans précédent. Selon des nouvelles données de la Confédération, basées sur les mesures des eaux usées de dix villes suisses, les résidus détectés de cette drogue ont augmenté d'un tiers, entre 2021 et 2023.
La nouveauté en 2023? L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) est désormais capable d'identifier spécifiquement le crack dans les eaux usées. De quoi permettre l'établissement d'un classement des villes les plus touchées par le phénomène. Surprise: ce n'est pas Genève, pourtant très médiatisée et qui déplorait l'an dernier ses premiers morts du crack, qu'on retrouve sur la plus haute marche du podium, mais les villes de Lausanne et Coire, à égalité. Viennent ensuite Schwytz, Zurich et Berne.
Comment expliquer la rapide augmentation de ce fléau? Pour la «NZZ am Sonntag», les raisons sont simples. Une Europe inondée de cocaïne et une offre qui s'adapte aux consommateurs: les dealers proposent désormais des cailloux de crack prêts à être consommées à un prix dérisoire. Ce qui évite au consommateur de préparer son crack en faisant bouillir de la cocaïne avec du bicarbonate de soude pour obtenir le cristal qui sera ensuite fumé.
Appel à de nouvelles mesures
Une situation qui a alerté la Commission fédérale pour les questions liées aux addictions et à la prévention des maladies non transmissibles (CFANT) qui a lancé un appel urgent la semaine passée et formulé des recommandations pour lutter plus efficacement contre ce fléau. Parmi elles, figure le renforcement de la réduction des risques, en misant sur le développement des hébergements d'urgence et d'espaces de consommation. Mais aussi, le développement de thérapies innovantes, la mise en œuvre de nouvelles stratégies contre l'offre de drogues et de meilleurs échanges entre les villes et les professionnels.
Des mesures déjà prises par la ville de Lausanne. En mai, cette dernière a ouvert un deuxième local à injection à la Riponne. Un projet pilote qui devra être réévalué dans une année. Une mesure entreprise à la suite d'images qui avaient scandalisé les Lausannois en 2023.