Une entreprise encore fragile
Beaucoup de défis pour Alain Sapin, nouveau patron de Groupe E

Alain Sapin, confirmé comme directeur général de Groupe E, doit relancer une entreprise fragilisée par 168 licenciements. Il entend améliorer les résultats financiers et accélérer la transition énergétique, tout en renforçant les liens avec les clients.
Publié: 10:33 heures
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Pour Alain Sapin et Groupe E, les défis ne manquent pas après la lourde restructuration survenue au printemps.
Photo: Stephane Schmutz
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ATS Agence télégraphique suisse

Confirmé à la tête de la direction générale de Groupe E, Alain Sapin devra renforcer la performance financière de l'entreprise active majoritairement dans les cantons de Fribourg et Neuchâtel. Les défis ne manquent pas, après la restructuration survenue au printemps.

A 59 ans, il occupait ad intérim le poste de directeur général depuis le 23 mai, après le départ de l'ancien titulaire Jacques Mauron, qui a quitté le navire presque dans la foulée de la lourde réorganisation annoncée à mi-avril. En juin, Groupe E et ses partenaires sociaux avaient conclu un accord de plan social.

La restructuration a impliqué 168 licenciements, contre 188 prévus initialement, un nombre revu à la baisse grâce aux discussions menées en consultation. Les coupes ont concerné la direction technique et infrastructures (DTI), dédiée à la technique du bâtiment et qui employait près de 1500 collaborateurs à fin 2024.

Poursuivre le redressement

L’unité a essuyé une perte de plusieurs millions de francs l’an dernier. Le plan social apporte pour sa part un soutien tout au long de la phase de transition. Il combine des mesures actives d'accompagnement à la réinsertion, à la formation, au coaching et aux bilans de compétences.

Le document intègre encore des mesures «passives», comme la compensation partielle des frais liés à un éventuel transfert ou à un déménagement. D’entente avec le conseil d’administration, Alain Sapin peut donc poursuivre le redressement qu'il a déjà amorcé, avec l'idée déjà de «raffermir la proximité de Groupe E avec ses clients».

Le groupe de Granges-Paccot (FR) devra aussi «garantir la qualité des prestations fournies au juste prix, tout en poursuivant la mise en œuvre de la stratégie d’entreprise», a fait savoir la société vendredi soir. Dans son communiqué, le conseil d’administration s'est réjoui de pouvoir compter sur l'expérience d'Alain Sapin.

Ce dernier, en connaisseur de longue date de la maison, est mandaté en particulier pour «accélérer la transition énergétique». Alain Sapin est titulaire d’un diplôme d’ingénieur électricien et d’un doctorat en sciences techniques de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Confiance renouvelée du conseil d’administration

«Alain Sapin connaît parfaitement l'entreprise et les enjeux du secteur», a relevé le président du conseil d'administration Pierre Varenne, cité dans le communiqué. Membre de la direction générale depuis 2002, le nouveau patron avait pris la tête de la direction énergie électrique jusqu’à sa nomination comme directeur général ad intérim.

«Son expérience et sa vision sont déterminantes pour conduire Groupe E dans un environnement en pleine mutation», estime encore Pierre Varenne. Sur le plan financier, Alain Sapin affirme attendre un résultat opérationnel compris entre 50 et 55 millions de francs en 2025, alors que celui-ci avait plongé à 12 millions l'an passé. «Mon but n’est pas de gagner davantage d’argent, mais d’avoir moins de dépenses. Il faut aussi pouvoir donner une rentabilité à l’actionnaire», a-t-il expliqué dans les colonnes de La Liberté samedi.

Pour mémoire, Groupe E est le fruit de la fusion en 2005 des Entreprises électriques fribourgeoises (EEF) avec Electricité neuchâteloise (ENSA). L'Etat de Fribourg contrôle à plus de 80% l'entreprise qui emploie 2450 personnes.

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