Le président du PLR suisse, le sénateur argovien Thierry Burkart, démissionne pour le mois d'octobre. Une commission de sélection va être mise sur pied pour organiser sa succession. Le conseiller aux Etats Thierry Burkart a décidé de quitter ses fonctions de président du PLR, a indiqué mardi le parti dans un communiqué. Il souhaite désormais se consacrer exclusivement à divers dossiers politiques et se recentrer sur ses activités professionnelles.
Lors d'un point de presse qui a suivi, M. Burkart a remercié la base du PLR, les partis cantonaux, le groupe parlementaire fédéral et ses vice-présidentes et vice-présidents ainsi que son équipe au secrétariat général. Il a dit avoir eu beaucoup de plaisir durant son mandat, et il se réjouit de poursuivre son travail jusqu'au 18 octobre, date à laquelle l'assemblée des délégués élira un ou une nouvelle présidente.
De son côté, le parti remercie son président «pour son engagement exceptionnel, son leadership et son dévouement indéfectible à la cause libérale-radicale» durant quatre ans. L'Argovien avait succédé à l'actuelle conseillère aux Etats Petra Gössi (SZ).
Moment «opportun»
Le moment est «opportun» pour un changement à la tête du parti, a encore indiqué Thierry Burkart. Son ou sa remplaçante pourra mener le PLR en vue des prochaines élections fédérales en 2027.
L'Argovien s'est dit convaincu que le parti s'est renforcé et qu'il est uni, avec des positions claires. Le PLR s'est aussi amélioré en termes de communication et d'organisation. Il a une force de frappe plus grande pour lancer rapidement des campagnes.
Interrogé sur son intérêt potentiel pour le Conseil fédéral, Thierry Burkart a répondu que la question ne se posait pas en ce moment. Les deux représentants libéraux-radicaux actuels au gouvernement sont bien occupés actuellement dans leurs fonctions respectives.
Recul en 2023
Pendant son mandat de président du parti, Thierry Burkart a modernisé l'organisation du PLR. Sur les questions de fond, l'Argovien a clairement positionné le PLR et affiné son profil politique, a écrit le parti libéral-radical.
Selon les observateurs, Thierry Burkart a effectivement réorienté son parti plus clairement à droite, notamment sur les questions de sécurité et de défense, d'immigration et d'environnement. Il a aussi durci la ligne du PLR sur l'énergie, en rouvrant la porte à la construction de nouvelles centrales nucléaires en Suisse. Sous son impulsion, le parti a également lancé des interventions pour revoir le système scolaire.
Un virage qui n'a pas porté ses fruits aux élections fédérales de 2023 au Conseil national, le PLR ayant récolté 14,3% de part électorale, de justesse devant le Centre et loin derrière l'UDC et le PS. «Nous devons constater que nous n'avons pas atteint notre objectif», avait alors déclaré Thierry Burkart peu après les élections, citant entre autres la «débâcle autour de Credit Suisse» comme explication. «Je ne suis pas parfait, j'ai sûrement fait des erreurs, comme tout le monde», a-t-il dit mardi. Mais de souligner n'avoir jamais senti qu'on n'était pas content de son travail après les dernières élections fédérales.
Commission de sélection
La commission de sélection sera élue par la conférence des présidents de partis cantonaux. La suite de la procédure sera rendue publique lors d'un point presse jeudi, annonce le PLR suisse. Le comité directeur du parti propose le conseiller national Beat Walti (ZH) pour diriger cette commission.
Le parti dispose de «beaucoup de personnalités qui feraient très bien l'affaire» pour succéder à Thierry Burkart, «on fourmille de talents», a déclaré à l'émission Forum de La Première le conseiller aux Etats Damien Cottier, président du groupe PLR aux Chambres fédérales. «Ils vont y réfléchir dès demain (mercredi)», a-t-il ajouté. Le Neuchâtelois va également y songer. Il ne s'est jusqu'à présent jamais posé la question. Mais il n'exclut rien, a-t-il répondu à la question de la radio publique de Suisse romande.
Thierry Burkart, 49 ans et avocat, est membre du Conseil des Etats depuis 2019, après avoir siégé au National de 2015 à 2019. En 2023, il a été réélu au Conseil des Etats avec le meilleur résultat de l'histoire de son canton. De 2001 à 2015, il a également été membre du Grand Conseil argovien, qu'il a présidé en 2014. De 2010 à 2013, il a présidé le PLR argovien.