En vacances, regarder des vidéos en streaming, les réseaux sociaux ou les applications de navigation peuvent vite devenir coûteux. En effet, les données mobiles hors de la Suisse passent par le roaming, c'est-à-dire en itinérance. Dans ce contexte, les opérateurs mobiles suisses versent une redevance aux opérateurs étrangers pour que les citoyens de la Confédération puissent surfer sur leurs réseaux, moyennant souvent un supplément.
Le problème a été quelque peu atténué pour de nombreux consommateurs, mais pas encore pour tous. La conseillère nationale du Centre, Elisabeth Schneider-Schneiter, souhaite remédier à cette situation. Elle a déposé une motion demandant un accord d'itinérance avec l'UE. En effet, l'UE dispose de l'accord «Roam like at home», grâce auquel les citoyens de l'UE/EEE paient presque les mêmes prix à l'étranger que dans leur propre pays. «Il est plus que temps», estime l'élue, et il est «tout simplement agaçant» qu'aucun progrès ne soit réalisé à ce sujet.
100 millions de francs avec l'itinérance
La conseillère nationale du Centre a déjà déposé quatre motions sur le thème de l'itinérance. «Cela fait bientôt dix ans que j'y travaille», explique-t-elle. En septembre 2023, elle a déposé une motion visant à intégrer l'accord d'itinérance dans le paquet bilatéral avec l'UE. Le Conseil fédéral a toutefois décidé de s'y opposer.
Selon une analyse de l'Office fédéral de la communication (OFCOM), Swisscom, Sunrise, Salt et d'autres opérateurs ont généré un chiffre d'affaires total d'environ 100 millions de francs grâce aux services d'itinérance en 2024. Ce chiffre d'affaires a fortement diminué ces dernières années: en 2017, il était quatre fois plus élevé.
Cela s'explique notamment par le fait que les opérateurs de téléphonie mobile proposent désormais des forfaits d'itinérance dont les coûts sont inclus dans le forfait mensuel de base. Depuis 2021, Sunrise ne propose par exemple plus de paiement par mégaoctet d'utilisation d'internet au sein de l'UE. Cette mesure vise ainsi à éviter des factures involontairement élevées.
Une nouvelle tentative
Dans sa motion «Accord sur l'itinérance avec l'UE contre l'îlot d'itinérance suisse», Elisabeth Schneider-Schneiter appelle le Conseil fédéral à conclure un accord avec l'UE, indépendamment du paquet européen. Il s'agit de la meilleure solution «pour l'économie, le tourisme et les voyageurs», affirme-t-elle.
Des voix populaires s'élèvent également pour réclamer la suppression des frais d'itinérance. La pétition «Au revoir l'île suisse du roaming» a été déposée à cet effet. Elle met notamment l'accent sur la règle d'utilisation équitable contenue dans l'accord d'itinérance de l'UE.
Cette règle vise à empêcher l'utilisation d'une carte SIM bon marché d'un autre pays de l'UE, dans lequel on ne réside pas. Pour ce faire, les opérateurs de téléphonie mobile vérifient pendant quatre mois si un client utilise sa carte SIM principalement à l'étranger.