Le référendum de l'UDC contre la nouvelle loi sur la protection du climat est prêt. «Nous avons déjà récolté plus de 83'000 signatures», confirme à Blick Michael Graber, conseiller national UDC et responsable de la campagne. Toutes ne sont pas encore authentifiées et d'autres s'y ajoutent constamment.
Mais il est certain que «le référendum a plus que clairement abouti et sera déposé le 19 janvier». Prochainement, les électeurs devront aussi se prononcer sur la «loi sur la consommation d'électricité», comme le rappelle l'UDC.
Pourtant, avant Noël, il semblait que les choses étaient serrées. «Nous avons raté le début de la collecte, notamment en raison des élections au Conseil fédéral», reconnaît Michael Graber. De plus, une machine comme l'UDC a besoin d'un certain temps au démarrage. «Mais lors de la session de décembre, une secousse s'est produite au sein du groupe», poursuit le conseiller national. Cela s'explique aussi par le fait que chaque membre du groupe a dû payer une amende s'il n'avait pas récolté au moins 150 signatures: «La plupart d'entre eux ont rempli l'objectif, voire en ont récolté davantage.»
«Zéro net» d'ici à 2050
La nouvelle loi est un contre-projet indirect à l'initiative sur les glaciers. Elle stipule que l'objectif climatique «zéro net» doit être atteint d'ici à 2050. Elle prévoit également des objectifs intermédiaires. Ainsi, les émissions doivent être réduites de 40% par rapport à 1990, et ce, d'ici à 2040. Des objectifs intermédiaires distincts doivent aussi s'appliquer aux propriétaires de maisons, aux transports et à l'industrie. Le secteur des bâtiments doit réduire ses émissions de 82% d'ici à 2040 par rapport à 1990. L'industrie doit parvenir à une réduction de 50% d'ici à 2040 et les transports à une réduction de 57%.
«L'objectif net zéro est un objectif de bien-être qui sonne bien, mais qui coûte des centaines de milliards et n'apporte rien au climat, déclare Michael Graber. D'ici à 2050, il faudrait arracher tous les chauffages au mazout et le moteur à combustion serait complètement interdit. Alors qu'aujourd'hui déjà, nous ne savons pas où trouver l'électricité pour le réseau.»
Et cela n'apporte pas non plus grand-chose au climat, selon le politicien: «Le climat fonctionne à l'échelle mondiale – et tant que des pays comme le Pakistan ou l'Inde continueront à déforester et à exploiter des centrales à charbon, nos efforts ne serviront à rien.»
Face aux étés caniculaires et au manque de neige, le référendum n'est-il pas en travers de la route? «Le camp gauche-vert répand constamment une ambiance de fin du monde, alors qu'il y a toujours eu des étés chauds et des hivers sans neige», balaye le Valaisan. De plus, la Suisse a déjà fait beaucoup, insiste Michael Graber: «Nous avons réduit les émissions par habitant d'environ un tiers depuis 1990.»
Programme d'impulsion pour l'emploi
Quoique, en réalité, l'UDC devrait se réjouir de la nouvelle loi. Car pour donner un coup de pouce supplémentaire au passage à l'économie verte, elle prévoit un programme d'impulsion de 3,2 milliards de francs pour les dix prochaines années.
Deux milliards de francs sont prévus pour le remplacement des chauffages fossiles et les rénovations. Les nouvelles technologies seront encouragées à hauteur de 1,2 milliard de francs. Cela permettra de créer des emplois. «Nous n'avons rien contre la transformation si elle est financée par le secteur privé, a déclaré Michael Graber. Mais pas si le contribuable doit passer à la caisse pour cela.»
Contre Rösti plutôt que Sommaruga
Il y a deux ans, l'UDC avait encore gagné de justesse la votation sur la nouvelle loi sur le CO2. Pour la loi sur la protection du climat, l'obstacle devrait être nettement plus élevé. Les changements climatiques, mais aussi et surtout la guerre en Ukraine, donnent un coup de pouce aux énergies renouvelables, car de nombreux pays veulent se libérer de leur dépendance énergétique vis-à-vis de l'étranger.
De plus, l'UDC doit désormais affronter non pas son ennemie Simonetta Sommaruga, mais le nouveau ministre UDC de l'Énergie, Albert Rösti. «J'aimerais bien être dans les chaussures d'Albert Rösti», ricane Michael Graber. Tout le monde sait qu'il rejette personnellement la loi, mais qu'il doit l'assumer en tant que conseiller fédéral: «Quelle que soit l'issue de la votation, Rösti gagnera de toute façon.»