La Suisse doit s'engager dans le processus de paix en Ukraine: c'est ce qu'exige la section jeune du Parti vert'libéral (PVL). Pour l'instant, des bombes russes tombent encore quotidiennement sur l'Ukraine, tandis que des essaims de drones détruisent les infrastructures militaires et civiles.
Mais sous la houlette de Donald Trump, la communauté internationale œuvre pour mettre fin à la guerre. Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine sont censés se rencontrer prochainement pour discuter du futur de l'Ukraine, même si cette rencontre se fait attendre. L'objectif, au-delà du cessez-le-feu, est d'obtenir des garanties de sécurité pour Kiev.
La Suisse ne doit pas rester à l'écart
Depuis des mois, l'Europe discute de la création d'une force de maintien de la paix pour garantir le cessez-le-feu. Donald Trump a toutefois exclu le déploiement de soldats américains à la frontière avec la Russie, mais a annoncé que l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne étaient prêtes à envoyer des troupes en Ukraine.
Pour les Jeunes Vert'libéraux, c'est une évidence: la Suisse doit aussi s'engager. Ils estiment que le pays s'est montré trop timide jusqu'à présent. Le Conseil fédéral a hésité avant d'instaurer des sanctions contre la Russie, et a refusé de livrer aux Européens des armes suisses pour l'Ukraine. «Et maintenant, la Suisse affaiblit le statut de protection S pour les Ukrainiens, alors qu'il n'y a aucun lieu sûr dans le pays», critique le coprésident des Jeunes Vert'libéraux, Gwenaël Richard. «Il y a toujours des alertes aériennes dans les quatre coins du pays.»
L'aide humanitaire «ne suffit pas»
Pour les Jeunes Vert'libéraux, la Suisse ne devrait pas se limiter à l'aide humanitaire. «Elle est importante, mais ne suffit pas», soutient Gwenaël Richard. «Dans le cadre d'une mission de paix, la Suisse devrait, elle aussi, envoyer des troupes dans la région frontalière ukrainienne.»
Il s'appuie sur l'exemple du Kosovo, où la Suisse a accumulé une solide expérience en matière de maintien de la paix avec la Swisscoy. Dans le cadre de la mission militaire La Force pour le Kosovo (KFOR), décidée par le Conseil de sécurité de l'ONU, environ 200 soldats suisses stationnent au Kosovo depuis 1999. En plus de la promotion de la paix, leurs missions incluent la défense ainsi que le soutien subsidiaire aux autorités civiles. En 2023, le Parlement a approuvé une nouvelle prolongation du mandat pour une durée de trois ans, jusqu'à fin 2026.
S'inspirer du Kosovo
L’élu vert’libéral Beat Flach soutient lui aussi cette mission et a déjà préparé une intervention en ce sens pour la session d’automne. Selon lui, la mission des troupes suisses pourrait inclure des patrouilles et des missions d’observation dans la région frontalière. «De cette manière, la Suisse contribuerait au renforcement de la sécurité en Europe.»
Beat Flach souhaite que le Conseil fédéral se positionne à ce sujet, et réfléchisse aux critères à remplir pour une éventuelle participation. A défaut, il propose une alternative: la Suisse pourrait peut-être renforcer son contingent au Kosovo, permettant à ses partenaires internationaux de libérer des capacités pour l’Ukraine.
Les Jeunes Vert'libéraux imagineraient un cadre similaire pour un éventuel engagement en Ukraine. Un peu comme le chef de l'armée Thomas Süssli l'avait lui-même déjà évoqué. «Comme au Kosovo, cela devrait être basé sur le volontariat», affirme Gwenaël Richard. Mais il est aussi clair que «la Suisse pourrait et devrait faire beaucoup plus».