Ils sont les derniers Romands à reprendre le chemin de l’école: les petits Fribourgeois font leur rentrée ce jeudi. Alors que les parents se préparent à fourrer les cahiers, les ultimes préparatifs battent leur plein chez les enseignants. Mais le flou règne autour d’un point pour le moins essentiel: la communication avec les parents.
Car selon diverses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, les profs ne seront plus autorisés à utiliser WhatsApp pour transmettre des informations aux parents d’élèves cette année: «Bientôt la rentrée sur Fribourg et interdiction de communiquer avec les parents par WhatsApp, avance notamment une enseignante sur Facebook. Connaissez-vous d’autres applications gratuites qui permettent une liste de diffusion?»
Une directive cantonale
Il faut dire qu’il n’est pas forcément facile de se défaire des habitudes de communication qu’on traîne au quotidien depuis des années. «WhatsApp, c’est quand même bien plus simple pour avertir rapidement l’ensemble des parents d’une classe — surtout en cas d’urgence, glisse à Blick un enseignant. On va s’adapter, mais cela prendra certainement un peu de temps pour qu’une communication fluide se mette en place.»
Contacté, le département de l’Instruction publique fribourgeois (DICS) confirme qu’une telle directive est entrée en vigueur le 1er août dernier: «Un article prévoit que les enseignants utilisent désormais les outils et les plateformes qui sont privilégiées par l’Etat, explique Marianne Meyer Genilloud, responsable de l’information du DICS. Cela vaut pour l’école obligatoire, mais aussi les collèges et les écoles professionnelles».
Selon l’article 19.1 des directives relatives à l’utilisation d’internet dans les écoles, «la communication professionnelle entre le personnel des écoles se fait exclusivement par les plateformes fournies par l’Etat ou par téléphone». Exit donc WhatsApp et la catégorie «réseaux sociaux», dont fait partie la messagerie détenue par Facebook.
Protection des données
Mais pourquoi donc abandonner une messagerie certes non institutionnelle mais efficace? «Cette mesure vise à satisfaire des critères de protection des données», rétorque Philippe Froidevaux, directeur du Centre de compétences pour l’éducation de l’Etat de Fribourg. L’ensemble du corps enseignant a été averti de ce changement et des logiciels de remplacement ont été recommandés pendant l’été déjà.
Dans les autres cantons romands, des enseignants contactés par Blick n’ont pas connaissance d’une interdiction formelle de WhatsApp. «Sur Genève, cela est déconseillé, mais je ne sais pas s’il y a vraiment une interdiction», indique l’un d’eux. Au secondaire 2, un enseignant vaudois indique qu’il est interdit de communiquer sur WhatsApp avec des élèves de moins de 16 ans. Mais aucune mention n’est faite pour la communication aux parents. Un autre nous précise encore que beaucoup de ses collègues utilisent la plateforme Signal, par exemple.
Les plateformes d’échange validées par l’Etat
Une solution qui pourrait s’imposer aux enseignants fribourgeois? «Il faut suivre les recommandations émises dans les documents reçus», enchaîne Philippe Froidevaux. Celui-ci ne se risque pas à donner de noms précis pour ne pas faire de publicité. Les enseignants restent libres de trouver leurs propres alternatives, mais il faut que celles-ci soient en «conformité avec les normes établies par le Canton et validées par ce dernier».