La situation a totalement dégénéré et s'est même suivie d'une plainte pénale. En juillet, la Monnaie fédérale suisse (Swissmint) a vendu en ligne les pièces commémoratives «Vreneli du centenaire des 100 francs». Mais la vente aux enchères a rapidement dérapé: les gens se sont rués sur ces pièces en édition limitée et le site Internet s'est effondré. Les collectionneurs en ont été extrêmement frustrés, presque personne n'a réussi à se procurer un Vreneli en or. Un collectionneur a même porté plainte au pénal, car son achat a été annulé rétroactivement. La Délégation des finances du Parlement, chargée du contrôle du budget fédéral, est aussi intervenue.
Face à cette situation, la Confédération a réagi, selon le «Tages-Anzeiger». L’Administration fédérale des finances déplore un «dysfonctionnement du système» et interdit à ses employés et au personnel de Swissmint d’acheter des pièces commémoratives. Cette décision vise à prévenir tout soupçon de délit d’initié ou toute rumeur de manipulation des ventes.
Soupçons de favoritisme
Petit rappel: ces pièces de monnaie très convoitées peuvent rapidement prendre de la valeur. En 2022 déjà, la vente de pièces de platine en édition limitée avait posé des problèmes. La plateforme de vente s'était aussi effondrée à l'époque, de nombreux collectionneurs étaient repartis bredouilles et avaient ensuite acheté les pièces sur Ricardo pour un prix bien plus élevé.
Mais le plus intéressant, c'est que Ronnie Mocker, alors responsable de Swissmint, était impliqué dans ce trafic de pièces, d'après l'enquête menée par Blick. Il en avait acheté une pour 799 francs pour la revendre quelques jours plus tard sur Ricard à 2500 francs. Autre point de désaccord: avant la vente, 27 commerçants bénéficiaient d’un droit de préemption, chacun disposant de trois Vreneli. Le maintien de ce système est actuellement débattu.