«De telles déclarations ne sont absolument pas sérieuses!»
Les météorologues s'écharpent sur les températures record de cet hiver

Les prévisions météorologiques pour l'hiver et précisément février 2026 suscitent le débat. Un modèle américain annonce des températures jusqu'à 3°C au-dessus de la moyenne, mais les experts suisses remettent en question la fiabilité de telles prédictions à long terme.
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Un mois de février record nous menace-t-il l'année prochaine?
Photo: imago/Jan Eifert
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Daniel Macher

Un mois de février aux allures de printemps? Selon un modèle météorologique américain, l'hiver 2026 pourrait encore atteindre un triste point culminant. Le modèle CFS de l'agence météorologique américaine NOAA prévoit pour février des températures allant jusqu'à trois degrés au-dessus de la moyenne. De quoi faire grimacer les amateurs de sports d'hiver.

Mais quelle est la fiabilité d'une telle prévision? Le météorologue suisse Klaus Marquardt, de MeteoNews, se montre catégorique: «De telles déclarations ne sont absolument pas sérieuses! A une telle échéance, personne ne peut affirmer sérieusement quelle sera la température d'un mois précis.»

Klaus Marquardt rappelle à quel point les prévisions à long terme peuvent se contredire. «En novembre encore, certains météorologues parlaient de l'hiver du siècle. Aujourd'hui, il serait soudain question de l'hiver le plus chaud de tous les temps. Il y a tout de même quelque chose qui ne joue pas.» En réalité, des modèles comme le CFS servent avant tout à dégager des tendances générales, et non à prédire des records mensuels concrets plusieurs mois à l'avance. 

Décembre nettement trop chaud

La douceur observée actuellement n'est toutefois pas à balayer d'un revers de main. A la mi-décembre, la Suisse affiche une température moyenne de 2,7 degrés au-dessus de la norme pluriannuelle. Le mois en cours se hisse ainsi au deuxième rang des mois de décembre les plus chauds depuis le début des relevés en 1881. Le record reste détenu par décembre 2015, avec 3,64 degrés au-dessus de la norme. La douceur est particulièrement marquée en montagne – une situation qui ne devrait guère évoluer à court terme.

«Cette situation météorologique devrait se maintenir au moins jusqu'après Noël», explique Klaus Marquardt. Un refroidissement pourrait ensuite se profiler, mais sans véritable offensive hivernale. «A l'heure actuelle, nous nous dirigeons plutôt vers un hiver moyen: ni extrêmement doux, ni exceptionnellement froid.»

Un Noël blanc?

Les espoirs de neige devront encore patienter. «Pour l'instant, il ne faut pas compter sur la neige», indique le météorologue. Tout au plus quelques flocons isolés, mais rien de significatif. Le problème principal reste le manque de précipitations: environ 65% font actuellement défaut, et aucune pluie ou chute de neige notable n'est attendue au cours des deux à trois prochaines semaines.

Une situation préoccupante pour les stations de ski. La neige naturelle se fait rare et la production de neige artificielle pourrait seulement reprendre avec une éventuelle baisse des températures après Noël. «Mais c'est tout», tempère Klaus Marquardt.

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