Le crédit était jugé «excessif»
A Genève, la passerelle piétonne du Mont-Blanc est refusée

Le projet de passerelle piétonne en amont du pont du Mont-Blanc est refusé dimanche en votation. Les citoyens de la Ville de Genève ont dit non à 53,92% au crédit de 54,6 millions de francs destiné à la réalisation de cet ouvrage.
Publié: 24.11.2024 à 16:50 heures
Pour le Conseil administratif de la Ville de Genève, qui portait ce projet soutenu par la quasi totalité des partis, c'est une «occasion manquée».
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Le taux de participation a atteint 41,75%. L'objectif de cette passerelle était de séparer les piétons des cyclistes et du trafic motorisé. Un des trottoirs du pont du Mont-Blanc devait être supprimé au profit d'une piste cyclable bidirectionnelle, permettant ainsi de compléter le tracé autour de la rade. Deux ans de travaux étaient prévus.

Un référendum avait été lancé par des citoyens et l'association SOS Patrimoine Contre l'enlaidissement de Genène (CEG). Le crédit était jugé «excessif». Les opposants, qui comptent aussi le MCG et le parti du Travail, doutaient également de l'utilité de cet ouvrage en termes de mobilité.

Ils estimaient que la cohabitation entre cyclistes et piétons aurait été encore pire au niveau de l'Horloge fleurie, tandis que le trafic motorisé sur le pont du Mont-Blanc n'aurait pas réduit. Les référendaires dénonçaient une atteinte à l'image de la rade ainsi qu'à l'environnement, le site étant une zone humide protégée par la Convention de Ramsar.

«Une occasion manquée»

Pour le Conseil administratif de la Ville de Genève, qui portait ce projet soutenu par la quasi totalité des partis ainsi que les associations (ATE comme TCS), c'est une «occasion manquée». Il regrette l'abandon de ce qui aurait constitué un geste architectural fort et une amélioration conséquente du confort et de la sécurité des usagers du pont.

Le projet de l'architecte genevois Pierre-Alain Dupraz prévoyait une passerelle métallique de 234 mètres de long. Le tablier offrait un passage de 4,8 mètres de largeur aux piétons et un banc continu orienté vers la rade. Sur les 54,6 millions prévus, la Ville de Genève devait débourser 26,2 millions, le reste étant couvert par la Confédération, le canton et une fondation privée.

Suite à ce refus, regretté par le canton, le chef du Département des mobilités Pierre Maudet a relevé que la configuration actuelle n'était pas tenable. Il faudra trouver des solutions pour la mobilité dans l'hyper-centre.

Encore un échec

Les Vert-e-s déplorent aussi ce rejet, car il renvoie aux «calendes grecques toute amélioration de la traversée pour les mobilités douces». De son côté, le Parti socialiste rappelle qu'avec ou sans passerelle, «un rééquilibrage des mobilités autour du lac reste absolument nécessaire.»

Le Centre et les Vert’libéraux regrettent aussi ce résultat. Ce projet aurait été la première infrastructure d’envergure à disposition des piétons, la marche à pied étant le moyen de déplacement le plus utilisé en Ville de Genève, relèvent les deux partis.

Il s'agit du troisième échec pour un grand projet prévu en Ville de Genève. En 2016, les citoyens avaient refusé l'extension du Musée d'art et d'histoire (MAH) et en 2021, c'était le projet de la Cité de la musique qui était rejetée dans les urnes.

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