Le chanteur autrichien JJ, 24 ans, vainqueur de l’Eurovision 2025 à Bâle, s’est déjà exprimé dans les colonnes du journal espagnol «El País» sur l’édition 2026 du concours. Artiste lyrique de formation, il n’a pas mâché ses mots: «J’aimerais que l’Eurovision ait lieu à Vienne sans Israël. Il est très décevant qu’Israël participe encore au concours», a ajouté JJ, tout en reconnaissant que la décision finale revient à l’Union européenne de radio-télévision (UER). «En tant qu’artistes, nous ne pouvons que nous prononcer.»
Cette année, la participation israélienne a suscité une vive controverse en raison de la guerre à Gaza. Malgré les critiques, la chanteuse Yuval Raphael a décroché la deuxième place pour Israël, en grande partie grâce au vote du public. JJ remet en question la fiabilité du système de vote: «Il devrait y avoir plus de transparence dans le télévote. Cette année, tout était très étrange.»
Un avis partagé par la délégation espagnole, qui a demandé un audit du vote. La chaîne belge VRT est même allée plus loin, menaçant de ne plus diffuser l’événement si l’UER ne publiait pas les chiffres complets.
Nemo avait déjà demandé l'exclusion
L'Autrichien partage sur ce point l'avis de Nemo, lauréat suisse de l'édition 2024, qui avait demandé publiquement l'exclusion d'Israël avant le concours. JJ, lui, a attendu la fin de l'Eurovision 2025 pour exprimer son opinion.
Dans cette ambiance tendue, le public n'a pas apprécié la contribution suisse «Voyage» de Zoë Më, qui n'a pas obtenu un seul point. Certains fans ont pointé du doigt Nemo, l’accusant d’avoir porté préjudice à sa compatriote par ses prises de position anti-israéliennes.
Tensions dans une Eurovision apolitique
La finale du 17 mai à Bâle a été marquée par des débordements en marge de l’événement. Des manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu en ville, qualifiées de «honte de l’Eurovision» par le conseiller d’Etat zurichois Mario Fehr.
Face à la montée des tensions, Jonathan Kreutner, secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), a rappelé auprès de Blick que le concours devait rester un événement fédérateur: «L’Eurovision doit être un événement musical apolitique, qui construit des ponts, surtout dans les périodes difficiles. Israël fait partie intégrante de ce concours depuis des décennies.»