La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter prononcera mercredi le discours de la Suisse lors du débat général des Nations unies. Au préalable, elle a expliqué à l'agence de presse Keystone-ATS pourquoi l'ONU est à ses yeux «irremplaçable» et ce que les mesures d'économie de la communauté internationale signifient pour la Genève internationale.
Madame la Présidente de la Confédération, il n'y a pas beaucoup de raisons de faire la fête lors de la 80e Assemblée générale de l'ONU. Quels seront vos principaux messages face à la situation mondiale tendue?
Il y a 80 ans, lors de la création de l'ONU, l'ambiance n'était pas non plus à la fête. La Seconde Guerre mondiale était certes terminée en 1945, mais l'Europe était dévastée. Le besoin de liberté et de sécurité était énorme et il est à nouveau d'actualité aujourd'hui. En tant que forum où l'on peut exprimer ces préoccupations et chercher des solutions, l'ONU est irremplaçable, même si les résultats ne sont souvent pas immédiats.
L'ONU doit faire des économies, notamment en raison d'importantes réductions des contributions des Etats-Unis. Dans son discours, le président américain Trump a qualifié l'organisation de très inefficace. La Genève internationale va-t-elle aussi ressentir la pression des économies?
Bien sûr, l'ONU a besoin d'être améliorée et il est important que les réformes proposées par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, soient menées à bien. J'ai pu constater lors de mon entretien avec le secrétaire général lundi que la Genève internationale est très bien ancrée. Le paquet d'investissements pour Genève adopté par le Conseil fédéral a été accueilli très favorablement à l'ONU, un engagement clair a été pris: la Genève internationale est incontestée.
Des entretiens bilatéraux avec des représentants américains auront-ils lieu dans le cadre de votre visite à New York, par exemple en ce qui concerne les droits de douane de 39% imposés par M. Trump ? Aucun entretien bilatéral avec des représentants américains n'est prévu dans ce cadre.