Menaces de mort, croix funéraires, harcèlement
Un conflit de voisinage dégénère complètement à Bienne

A Bienne (BE), un conflit de voisinage entre deux locataires s'envenime. La police est intervenue et l'une des deux parties prévoit même de déménager. L'homme et la famille s'accusent mutuellement de menaces et de dommages matériels.
Publié: 18:00 heures
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Shemsije H., 51 ans, vit à Bienne (BE) et raconte à Blick ce qu'elle vit avec son voisin.
Photo: Ralph Donghi
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Ralph Donghi

A Bienne (BE), l'une des pires querelles de voisinage que le quartier ait jamais connue fait actuellement rage. Menaces de mort, insultes griffonnées au feutre sur le sol, sur la balustrade, sur la boîte aux lettres et sur la voiture. Des voisins qui font irruption dans le jardin pour faire peur aux enfants, un téléphone portable cassé et une intervention de la police. L'affaire a fait les gros titres des médias locaux. «Je vous tuerai tous – une famille vit dans la peur du voisin», titre la plateforme «Ajour». Alors que «Tele Bärn» parle d'un homme qui «terrorise une famille».

«J'ai peur pour ma famille», déclare Shemsije H.*, 51 ans. «Il nous menace de mort, nous harcèle et commet des dégâts matériels.» Sa famille se trouve d'un côté de la dispute, le voisin Manfred W.*, 62 ans, de l'autre. Pour Blick, «Mänu», comme il se fait appeler, s'exprime pour la première fois en public. «Ce que cette femme fait, c'est du vent», s'insurge-t-il. «C'est moi la victime ici, pas elle!»

«Il a mangé de la nourriture pour chat!»

Les deux parties vivent depuis plusieurs années dans la maison qui possède un jardin commun. La vendeuse albanaise et le bénéficiaire de l'aide sociale n'ont quasiment pas de contact. Le début de la querelle remonte au 23 août de cette année. Mänu W. se serait assis dans le jardin commun et aurait fumé du cannabis. Mais ce n'est pas tout, déclare Shemsije H.: «Il mangeait de la nourriture pour chats!»

Sa fille, âgée de 6 ans, a aperçu l'homme. «Elle a eu peur, a pleuré, a crié et est allée chercher son papa», raconte Shemsije H. Son mari est sorti et a demandé au voisin de partir. «Mais il ne voulait pas.» C'est alors que les choses se gâtent: «Mon mari a attrapé le voisin par le bras et l'a emmené dans son jardin.» Mais la famille H. n'est pas exsangue de tous reproches. Le mari de Shemsije H. avait dérobé un socle en marbre d'une vieille horloge de Mänu W. et l'avait jeté au voisin à travers la fenêtre ouverte. Sans conséquence, le lourd objet ayant atterri sur le lit, raconte la famille. 

Ce n'était que le début de l'escalade. «C'était horrible», confie Shemsije H. «Il a tagué notre boîte aux lettres, l'entrée de la maison et notre voiture, et a tagué des insultes devant notre porte. Il nous a aussi menacés pendant la nuit !» Un dimanche, la mère de famille aurait trouvé deux petites croix funéraires bricolées dans le jardin. «Il a dit que c'était juste un avertissement.»

«C'est eux qui ont commencé!»

Face au journaliste de Blick, Mänu W. raconte une tout autre histoire. Après que le socle a été jeté, son téléphone portable se serait brisé. Il en a demandé un nouveau. Pour ne pas laisser la situation s'envenimer davantage, le mari de Shemsije H. se serait excusé et lui aurait apporté un nouveau téléphone portable.

Mais cela n'aide pas à apaiser les tensions. «Je me suis rendu compte que c'était un téléphone portable pour enfant. Je voulais un vrai portable et que tous les dégâts soient payés.» C'est ainsi que les gribouillages et les notes ont commencé. Il admet que les menaces au feutre viennent de lui. Mais il estime n'avoir fait que se défendre. «C'est eux qui ont commencé!» S'il admet s'être assis dans le jardin des voisins au début, il affirme qu'il n'a «certainement pas mangé de nourriture pour chat!»

Clarifications en cours

Le 28 août, Shemsije H. se rend dans un poste de police. Elle sort de ses gonds: «Si rien n'est fait maintenant, je dormirai ici avec ma fille sur le sol.» Mänu W. a ensuite été invité au poste pour être interrogé. «Trois heures plus tard, il était de retour à la maison. Et tout a recommencé», raconte la mère de famille. Mänu W. ne peut contenir un rire et tend à Blick une photo qui le montre dans la voiture de police. «Je n'ai rien fait de mal. C'est pourquoi j'ai pu rentrer chez moi.»

Récemment, Mänu W. se serait à nouveau tenu devant la fenêtre de la cuisine de Shemsije H. et lui aurait dit: «Je suis le chasseur et tu es la chassée.» La femme n'en peut plus: «Nous cherchons un nouvel appartement.» Interrogée par Blick, la police cantonale bernoise confirme avoir connaissance du conflit de voisinage. Les investigations sont en cours.

* Noms connus de la rédaction

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