«Le Conseil des gouverneurs tiendra une réunion ad hoc mercredi pour discuter des conditions actuelles du marché», a déclaré à l'AFP une porte-parole de la BCE. Cette porte-parole n'a pas précisé quel serait le sujet de ce rendez-vous surprise des responsables de l'institution de Francfort. La BCE a annoncé la semaine dernière son intention d'entamer en juillet un cycle de hausse de ses taux directeurs pour combattre l'inflation.
L'institution relèvera, lors de sa prochaine réunion du 21 juillet, ses taux directeurs de 25 points de base, après avoir arrêté ses achats nets d'actifs. Mais sa présidente Christine Lagarde a aussi prévenu qu'il y aurait une nouvelle série de hausse des taux à partir de septembre, dont le montant inquiète les investisseurs.
Ce changement de cap majeur dans la politique monétaire s'accompagne d'un risque : celui d'une fragmentation sur le marché de la dette souveraine en zone euro, qui ferait que les Etats européens emprunteraient à des niveaux très divergents, ceux jugés les plus fragiles étant pénalisés. La réaction sur le marché obligataire a été immédiate et les rendements de la dette italienne ont commencé à grimper, accroissant le «spread» (écart) par rapport au taux d'emprunt allemand à 10 ans -le Bund- qui fait référence.
Les responsables de la BCE ont martelé à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'ils étaient prêts à intervenir d'urgence si le risque de fragmentation sur le marché de la dette souveraine prenait de l'ampleur mais beaucoup d'observateurs ont déploré l'absence de solution concrète présentée par l'institution.
«Nous ne tolérerons pas de changements dans les conditions de financement qui vont au-delà des facteurs fondamentaux» des pays de la zone euro qui verraient leurs coûts d'emprunt s'envoler, a martelé mardi soir Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un discours prononcé à Paris.
«Il ne fait aucun doute que, si et quand cela est nécessaire, nous pouvons et nous allons concevoir et déployer de nouveaux instruments pour assurer la transmission de la politique monétaire et donc notre mandat principal de stabilité des prix», avait-elle ajouté.
(ATS)