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L'Unicef va délocaliser près de 300 postes de Genève

L'Unicef va délocaliser près de 300 postes de Genève à Rome, ne conservant qu'une centaine d'emplois. Cette restructuration est due aux coupes budgétaires américaines et d'autres pays. Le bureau genevois se concentrera désormais sur les programmes d'urgence.
Publié: 12:39 heures
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Dernière mise à jour: 12:40 heures
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Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le bureau genevois du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (Unicef) n'est pas épargné par les restructurations en raison des coupes américaines et d'autres pays. Près de 300 postes vont être délocalisés vers Rome pour n'en maintenir environ qu'une centaine. Le siège de l'Unicef est établi à New York, mais Genève accueille son antenne européenne. Pour des raisons de coûts, l'agence onusienne doit déplacer des postes depuis ces deux villes.

Désormais, elle va «concentrer sa présence sur le Bureau des programmes d’urgence (EMOPS)», a expliqué mercredi à Keystone-ATS le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Nicolas Bideau, confirmant une information de la Tribune de Genève et 24 heures. «Ce maintien confirme que Genève reste un pilier stratégique de la coordination humanitaire internationale», ajoute-t-il.

Et d'insister sur le fait que «la Suisse continuera d'accompagner l'UNICEF dans cette transition, notamment à travers des subventions adaptées pour ses espaces de travail, afin de garantir que Genève reste un centre incontournable au service de l'action humanitaire». La Confédération était au courant depuis plusieurs mois des intentions de l'UNICEF. «Nous avons exploré, avec l'organisation, différentes options pour limiter au maximum l'impact», explique Nicolas Bideau.

Résiliation pour la fin de l'année

Selon une source proche du dossier, le personnel s'est vu confirmer ces déplacements mardi. «C'était en discussion depuis un moment», notamment sur le fait de savoir si les postes seraient délocalisés vers Rome ou l'Espagne, a-t-elle également affirmé à Keystone-ATS. Et d'ajouter que les contrats ont été résiliés pour la fin de l'année.

Le Parlement doit encore approuver le paquet d'aides urgentes de 270 millions de francs pour la Genève internationale. Le DFAE donnera, en 2025, 13 millions à l'Unicef, moins que les 21 millions par an de 2022 à l'année dernière, auxquels s'ajoutent trois millions pour l'EMOPS à Genève, en augmentation d'un million. Il a également versé 13,5 millions pour les efforts de l'agence onusienne dans les territoires palestiniens.

Cette annonce des délocalisations depuis Genève est la dernière d'une hécatombe dans la Genève internationale ces derniers mois. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a annoncé avoir supprimé environ 5000 postes, le chiffre atteint jusqu'à 7000 à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Et des milliers d'autres ont été biffés dans les ONG.

Autres entités affectées à Genève

De son côté, l'Organisation internationale du travail (OIT), qui traverse «une crise financière sans précédent» selon son directeur général Gilbert Houngbo, a déjà licencié environ 200 collaborateurs sur 3500. Des délocalisations et le gel des recrutements sont également des pistes. Jusqu'à près de 300 postes additionnels pourraient être coupés si le budget devait être diminué de 93 millions de francs.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle diminué par deux le nombre de ses départements. La plupart des licenciements de l'institution auront lieu à Genève, mais le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus ne les a toujours pas annoncés. Il est prévu encore de délocaliser un certain nombre de postes dans des villes moins coûteuses. L'OMS doit trouver d'ici fin 2027 plus de deux milliards de dollars.

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