Présente à Blatten depuis le 27 juin, l’armée suisse quittera le Haut-Valais lundi soir. La majeure partie du bois flottant sur le lac de Blatten a été retirée, sans qu’un volume précis ait été calculé. Dans l'après-midi du 28 mai dernier, une partie du glacier du Birch situé au-dessus de Blatten se rompait. Des millions de mètres cubes de gravats, de glace et d'eau se décrochaient, recouvrant et détruisant le petit village haut-valaisan en moins d'une minute.
Dans un premier temps, l’armée est intervenue sur la base de l’Ordonnance sur l’aide militaire en cas de catastrophe. Du 27 juin au 3 août, puis depuis lundi dernier et jusqu’à lundi 11 août, l’armée a poursuivi sa mission sur demande des autorités de la commune de Blatten, en appliquant l’Ordonnance concernant l’appui d’activités civiles et hors du service avec des moyens militaires (OACM).
Fin de mission
Depuis fin juin, l’armée a rempli les missions demandées par la commune soit: un déblaiement du lac des bois flottants et des parties de maison retrouvées (toits, pans de granges soufflés par l'éboulement), ainsi que le tri et la préparation pour le traitement des matériaux retirés de l’eau. «Avec une profondeur actuelle de quelque 40 cm, le lac ne permet plus d’utiliser nos bateaux», précise le lieutenant-colonel de la division territoriale 1, Jean-Claude Gagliardi pour expliquer la fin de la mission en cours.
«Chaque important épisode de pluie charrie du bois flottant. Une partie de celui-ci s’accumule à la sortie du lac. Toutefois, on peut estimer que la majorité du bois qui flottait à notre arrivée a été retiré du lac», poursuit le Bas-Valaisan. Pour rappel, le bois récolté a été brûlé par l'armée, en collaboration avec les pompiers du Lötschental, sur décision de la commune de Blatten. Les morceaux de vie (photos, effets personnels) retrouvés ont été rendus à leurs propriétaires.
«Il n’est pas possible de donner un ordre de grandeur du volume de déchets récoltés. La quantité de débris et de bois extraits du lac n’est pas mesurée», a rappelé le lieutenant-colonel Jean-Claude Gagliardi. Il y a un mois, le Service valaisan de l'environnement (SEN) parlait de 480 mètres cubes de fois flottants à évacuer.
Sous surveillance stricte
Trente militaires ont été engagés du 27 juin au 3 août. On parle de spécialistes du Génie, de fantassins et de spécialistes de montagne. Du 4 au 11 août, 16 spécialistes du Génie ont œuvré sur le terrain. Les Forces aériennes ont, elles, «volé durant une trentaine d’heures», selon une information du service de presse de l'armée. A partir de lundi et jusqu’au 29 août, la route d’urgence amenant aux principaux hameaux de Blatten va être consolidée et sécurisée.
Au niveau géologique, des travaux d’identification de la composition des matériaux sont toujours en cours de réalisation sur le cône de déjection, «dans des endroits peu exposés et sous surveillance stricte», a précisé à Keystone-ATS, le Service des dangers naturels de l’Etat du Valais (SDANA), qui rappelle que «la majorité du cône de déjection peut être touchée en cas de gros éboulement depuis le Petit Nesthorn et qu'il subsiste un danger de lave torrentielle.»
Le débit de la rivière Lonza se trouve, lui, «dans des valeurs annuelles moyennes pour la saison. Le volume du lac s’est vidé d’environ un tiers (ndlr: depuis fin mai) et le passage de l’eau s’écoule normalement», constate le SDANA. Une situation qui n'a que peu évolué depuis début juillet.