En raison de la situation humanitaire catastrophique à Gaza, la gauche augmente la pression sur Palais fédéral. Le parti socialiste (PS) et les Vert-e-s veulent désormais convoquer une session extraordinaire. C'est en tout cas ce qu'a annoncé la co-présidente du groupe socialiste Samira Marti à Blick. Une telle session peut avoir lieu si un quart des membres d'un conseil le demande – au Conseil national, cela représente 50 membres sur 200. Ensemble, les Vert-e-s et le PS atteignent le nombre requis.
Concrètement, il s'agit pour les deux groupes d'une intervention de même teneur au Conseil national et au Conseil des Etats. Ils demandent ainsi «des mesures pour garantir le respect du droit international humanitaire et du droit international impératif».
Ils formulent cinq exigences et se réfèrent notamment à l'article numéro 1 de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. Ce dernier stipule que «les hautes parties contractantes s'engagent à respecter et à faire respecter la présente convention en toutes circonstances». Ainsi, Samira Marti est d'avis que la Suisse doit impérativement s'engager en faveur des habitants de Gaza.
L'heure d'agir
Un rapport des Nations unies a récemment déclaré une crise de famine de niveau supérieur à Gaza. D'après son rapport, d'ici juin 2026, près de 132'000 enfants de moins de cinq ans seront menacés de malnutrition si les choses continuent ainsi. En parallèle, Israël redouble de force dans son offensive terrestre à Gaza, avec l’objectif affiché de prendre le contrôle permanent du territoire.
Pour Samira Marti, une chose est sûre: «On ne peut pas rester les bras croisés face à cet affamement, utilisé ici comme une arme de guerre. Cette session extraordinaire est un appel à tous: il est temps d'agir. Celui qui détourne le regard se rend complice.»
La prise de position du Conseil fédéral sur l'intervention en question est déjà connue: le gouvernement y constate que «toutes les violations du droit international humanitaire» sont déjà condamnées. Le Conseil fédéral ne veut toutefois pas entrer en matière sur des exigences concrètes. Il propose donc de rejeter cette intervention de la gauche. Samira Marti déclare qu'elle ne voit tout simplement pas comment on pourrait la rejeter sans se rendre complice du massacre en cours.