La Suisse est un bon élève en matière de recyclage... sauf lorsqu'il s'agit du plastique. Chaque année, près de 195'000 tonnes d'emballages plastiques et de cartons à boissons finissent dans les ordures ménagères. Pour y remédier, un sac de collecte national dédié au plastique voit le jour: le Recybag.
Ce nouveau dispositif est soutenu par des enseignes comme Migros et Coop, mais aussi par des géants de l’agroalimentaire tels que Nestlé, Unilever ou Emmi. Le principe est simple: les consommateurs peuvent y déposer divers objets en plastique – bouteilles de produits ménagers, pots de yaourt, tubes, emballages – avant de les remettre dans des points de collecte en magasin ou auprès des communes partenaires.
Mais chez Coop, cette initiative ne fait pas que des heureux. Jusqu’à récemment, les clients pouvaient encore déposer gratuitement leurs bouteilles de shampoing ou de lessive dans les bacs de recyclage en magasin. Ce n’est plus le cas depuis l’introduction du Recybag, comme l’a révélé CH Media. En effet, là où ce nouveau système est déjà en place, Coop ne reprend plus gratuitement les emballages en polyéthylène (PE).
Le recyclage était gratuit et volontaire
Le recyclage, autrefois gratuit et basé sur le volontariat, n’est désormais possible qu’avec le Recybag. Son prix varie entre 1 et 4 francs, selon la taille choisie. Plusieurs cantons sont déjà concernés, notamment Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Zurich, Berne, Saint-Gall, Schaffhouse et les Grisons.
Coop rappelle que la reprise gratuite des bouteilles de lait ou de shampoing n’était pas une obligation, mais un service volontaire. Selon l’enseigne, le Recybag présente des avantages: les consommateurs peuvent y jeter d'autres types de plastiques, comme les Tetra Pak ou les sacs en plastique. Ce système permettrait aussi d’économiser sur les sacs-poubelle officiels taxés.
Les bouteilles en PET, elles, ne sont pas concernées par cette mesure. Une taxe de recyclage de 1 centime par bouteille est déjà intégrée au prix de vente, comme l’explique Kevin Blättler, porte-parole de Coop, à CH Media.
Et les autres détaillants?
Pour l’instant, Coop est seule à avoir franchi ce cap. Migros, de son côté, continue d’assurer une reprise gratuite des déchets plastiques, comme le confirme son porte-parole Tobias Ochsenbein.
Contacté par Blick, Lidl Suisse indique aussi que «les clients peuvent continuer à rapporter gratuitement leurs bouteilles en plastique dans tous nos magasins». Aldi adopte une position similaire, expliquant vouloir «offrir un accès simple à une élimination professionnelle et contribuer, avec la clientèle, à l’économie circulaire».