Conséquences du changement climatique
Vers une meilleure préservation de la biodiversité dans les zones alpines

Le changement climatique modifie la répartition des plantes alpines. Une étude co-dirigée par l'Institut WSL et l'EPF de Zurich montre où les pays de l'espace alpin devraient établir de nouvelles aires protégées pour préserver au mieux la biodiversité de ces régions.
Publié: 22.01.2024 à 12:53 heures
|
Dernière mise à jour: 22.01.2024 à 12:54 heures
Parmi les pays alpins, la Suisse est celui où une extension des zones protégées est le plus nécessaire afin de protéger la biodiversité végétale, selon cette étude (archives).
Photo: ARNO BALZARINI

Le changement climatique a un effet sur la répartition des plantes alpines, selon une étude co-dirigée par l'Institut WSL et l'EPF de Zurich. Les recherches montrent où les pays de l'espace alpin devraient établir de nouvelles aires protégées pour préserver au mieux la biodiversité de ces régions.

Les Alpes abritent à elles seules 4500 espèces végétales, sans compter les mousses, et donc environ un tiers de toute la flore d'Europe occidentale: 400 de ces plantes vivent exclusivement dans les Alpes.

En collaboration avec une équipe internationale, Yohann Chauvier-Mendes, de l'Institut fédéral suisse de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), s'est penché sur la mosaïque des aires protégées dans les sept pays alpins.

Migration des plantes modifiée

Le changement climatique entraîne la migration des plantes, généralement vers le haut. Il influence également l'utilisation du territoire à des fins agricoles. Ces effets pourraient faire perdre de l'importance aux aires protégées actuelles ou faire émerger de nouveaux points chauds de la biodiversité, un processus indépendant des frontières nationales, souligne le WSL lundi dans un communiqué.

Afin d'anticiper cette évolution, les scientifiques ont élaboré des cartes numériques détaillant la répartition des différentes espèces végétales. Elles prennent en compte des scénarios pour les années 2050 et 2080.

Dans ces cartes, les scientifiques ont inclus les aires protégées existantes dont le statut de conservation correspond au réseau Émeraude-Natura 2000 et aux catégories I et II de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), par exemple le Parc national suisse. Sur cette base, ils ont identifié les aires qui permettent d'améliorer la protection de la biodiversité végétale.

La Suisse est à la traîne sur les nouvelles zones

A cet effet, les scientifiques ont complété et étendu la surface totale des aires protégées de 18% à environ 35% de l'espace alpin. La base de cette expansion était l'objectif 30x30 fixé lors du 15e Congrès des Nations unies sur la biodiversité, et selon lequel 30% de la surface terrestre devraient être protégés d'ici 2030.

«Dans toutes les simulations, les zones qui avaient le plus besoin d'une protection accrue étaient la Méditerranée et les Alpes suisses», commente Yohann Chauvier-Mendes, cité dans le communiqué. C'est la Suisse qui devrait créer le plus de nouvelles zones sur l'ensemble du gradient altitudinal, car nous en avons globalement le moins par rapport à nos voisins», précise-t-il. Seuls 2,3% de la surface du pays bénéficient d'une protection stricte.

Dans les autres pays alpins, ce sont surtout certaines altitudes sont concernées, notamment les moyennes altitudes en Autriche et les plaines en France et en Allemagne. Une meilleure coordination internationale est également requise, selon ces travaux publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la