Bonne nouvelle pour cet été!
Les platanes urbains contribuent largement à rafraîchir l'air

Une étude du WSL et de l'EPFL révèle que les platanes urbains continuent à rafraîchir l'air même lors de canicules extrêmes. À Genève, ces arbres ont évaporé plus d'eau que prévu, même au-delà de 39°C, remettant en question les modèles actuels sur leur comportement.
Publié: 11:37 heures
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Face à l'augmentation des vagues de chaleur prévue, les platanes jouent un rôle essentiel pour préserver la qualité de vie en ville, explique dans le détail une nouvelle étude scientifique (photo symbolique).
Photo: SALVATORE DI NOLFI
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ATS Agence télégraphique suisse

En période de forte chaleur, les platanes urbains contribuent largement à rafraîchir l'air, en évaporant l'eau contenue dans leurs feuilles. Face à l'augmentation des vagues de chaleur prévue, ils jouent un rôle essentiel pour préserver la qualité de vie en ville. C'est ce que démontre une nouvelle étude menée par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et l'EPFL. Mais les arbres ont aussi, a priori, leurs limites: lorsque la température des feuilles dépasse 30 à 35 °C, la photosynthèse est interrompue, car les stomates se ferment pour éviter une perte d'eau excessive.

Une équipe de scientifiques des deux institutions a étudié spécifiquement le comportement des platanes dans des conditions extrêmes. Les résultats, publiés vendredi, sont surprenants: même au-delà de 39 °C, les arbres ont continué à évaporer beaucoup plus d'eau que prévu, refroidissant ainsi efficacement leur environnement.

Une bonne nouvelle pour le climat urbain

Au printemps 2023, Christoph Bachofen, responsable de l'étude, et son équipe ont installé des appareils de mesure sur huit platanes à Lancy, dans la banlieue genevoise. Les capteurs ont enregistré le flux de sève dans les troncs, ce qui a permis de déduire la quantité d'eau évaporée et donc la capacité de refroidissement. Cet été-là, Genève a justement connu deux vagues de chaleur avec des températures record atteignant près de 40 °C. Constat étonnant, les arbres n'ont pas interrompu leur flux d'eau. Au contraire: plus la chaleur augmentait, plus ce flux s'intensifiait, et cela malgré une sécheresse extrême de l'air.

«Nous ne comprenons manifestement pas encore tout à fait comment les arbres réagissent à des conditions extrêmes», explique Christoph Bachofen, cité dans un communiqué. Ses collègues et lui supposent que des réserves d'eau dans des couches profondes du sol ont notamment joué un rôle. L'ampleur du flux d'eau observé est surprenante et soulève des questions importantes, selon lui: «si les arbres réagissent à la chaleur autrement que ce que l'on pensait jusqu'ici, les prévisions concernant leur effet rafraîchissant sont alors inexactes – et les modèles servant à prédire la répartition future de la chaleur en ville perdent de leur fiabilité.»

Le fait que les arbres évaporent beaucoup d'eau même par canicule est une bonne nouvelle pour le climat urbain. «Les jours où la température dépasse 30 °C sont de plus en plus fréquentes», souligne M. Bachofen.

La prochaine étape importante pour la recherche consiste à déterminer l'efficacité de la transpiration d'autres essences exposées à une chaleur extrême. «Cela permettrait de formuler des recommandations sur les essences capables de supporter non seulement la pollution atmosphérique et le sel de déneigement, mais aussi les fortes chaleurs», relève encore le scientifique.

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