Le 2 octobre 2001, à 16h15, l'annonce suivante a retenti à l'aéroport de Zurich: «Mesdames et Messieurs, chers passagers, pour des raisons financières, Swissair n'est plus en mesure d'assurer ses vols.» Un moment qui entrera dans l'histoire.
«Le tragique naufrage de Swissair a laissé des traces dans la fierté des Suisses», écrit le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC), Jean-Luc Addor. Il souhaite désormais savoir si le Conseil fédéral serait prêt à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour faire renaitre Swissair comme autrefois. Et ceci pour que des avions d'une compagnie aérienne «vraiment suisse» volent à nouveau.
Selon lui, la Suisse a perdu plus qu'un élément symbolique de sa souveraineté lorsque Swissair a été remplacé par Swiss. «Cela fait maintenant près d'un quart de siècle que Swiss dépend d'une compagnie aérienne étrangère pour ses liaisons aériennes internationales», écrit Jean-Luc Addor. Des pays voisins comme l'Italie s'efforcent en revanche de protéger et de faire revivre leurs compagnies aériennes. L'UDC est convaincu qu'un renouveau de Swissair pourrait renforcer l'économie et le tourisme.
Cela nécessiterait «d'énormes investissements»
Le Conseil fédéral, et le ministre des Transports Albert Rösti, ne veulent rien savoir de cette proposition. Le gouvernement national renvoie à la compagnie aérienne Swiss, une filiale du groupe allemand Lufthansa. Elle a «son siège principal en Suisse, dispose d'une autorisation d'exploitation suisse, exploite un hub à Zurich et se concentre sur le marché suisse». Pour le Conseil fédéral, cela garantit la connexion avec la suisse.
Un nouveau lancement de Swissair en tant qu'entreprise indépendante nécessiterait d'énormes investissements «avec des perspectives de succès douteuses». De plus, des participations de la Confédération ne sont pas prévues. Le Conseil fédéral renvoie en outre à la compagnie aérienne italienne ITA Airways. Elle aussi fait désormais partie du groupe Lufthansa. «Au cours des quatre années précédentes, l'Etat italien avait dépensé plus d'un milliard d'euros pour sa création et son exploitation.»