Baisser le coût de l'essence
Un élu souhaite doubler le prix de la vignette pour taxer les touristes étrangers

Le conseiller national du Centre Martin Candinas souhaite augmenter le prix de la vignette autoroutière tout en baissant parallèlement le prix du carburant afin de ne pas impacter les citoyens suisses. L'objectif? Taxer les automobilistes étrangers en transit.
Publié: 20.06.2025 à 05:39 heures
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Dernière mise à jour: 20.06.2025 à 06:15 heures
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Le prix de la vignette devrait passer de 40 à 80 francs.
Photo: keystone-sda.ch
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Ruedi Studer

Pour emprunter l'autoroute en Suisse, il est nécessaire d'être en possession d'une vignette depuis maintenant 40 ans. Depuis 1995, le précieux autocollant coûte 40 francs.

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L'essence et le diesel coûteraient ainsi environ 5 centimes de moins par litre
Martin Candinas, l'initiant
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Depuis, le prix n'a pas changé, bien que les routes nationales aient continué à être aménagées et que le trafic ait nettement augmenté. En 2013, la ministre des Transports de l'époque, Doris Leuthard, avait échoué à faire passer son prix à 100 francs. Avec 60,5% de non, les électeurs ont rejeté le projet. 

Une nouvelle approche?

Le conseiller national du Centre Martin Candinas tente une nouvelle approche. Sa proposition? Le prix de la vignette autoroutière doit passer à 80 francs et être régulièrement adapté au renchérissement. Les recettes seraient ainsi doublées, une augmentation qui représente plus de 400 millions de francs par an.

Afin de ne pas imposer une charge supplémentaire aux automobilistes locaux, Martin Candinas propose en même temps une baisse unique de la surtaxe sur les huiles minérales. Les prix des carburants seraient ainsi revus à la baisse. Le politicien souhaite compenser la part de l'augmentation du prix de la vignette qui concerne les automobilistes locaux. Cela représente environ deux tiers du montant, soit 280 millions de francs. 

«L'essence et le diesel coûteraient ainsi environ 5 centimes de moins par litre», explique-t-il en s'appuyant sur les estimations de l'Office fédéral des routes. Actuellement, le supplément est de 30 centimes par litre d'essence ou de diesel.

Des coûts neutres pour les automobilistes suisses

«Pour les autochtones, cette solution est neutre en termes de coûts. Les touristes étrangers, en revanche, paieront davantage lors de leur passage en Suisse.» Les recettes de la vignette et du supplément alimentent en effet le fonds routier FORTA, qui sert à financer l'entretien, l'exploitation et l'aménagement des routes nationales.

«Avec une vignette autoroutière plus chère, le trafic de transit des personnes étrangères peut être plus fortement taxé», explique Martin Candinas. Environ 140 millions de francs supplémentaires devraient ainsi être versés au fonds routier.

Réduire le trafic dans l'espace alpin

Pour l'élu du Centre, l'augmentation du prix de la vignette devrait décourager certains conducteurs en transit. Il espère ainsi que l'espace alpin bénéficiera d'une certaine réduction de trafic.

«Le trafic de transit contribue considérablement à l'augmentation des heures d'embouteillage au Gothard et au San Bernardino», explique-t-il. «Les mesures qui rendent moins attractif le trafic de transit sur nos autoroutes doivent être soutenues.»

Il considère l'augmentation du prix de la vignette comme une solution pragmatique: «Il est plus simple d'utiliser les instruments existants que de mettre en place, par exemple, un nouveau système de péage qui serait plus coûteux.»

Soutien des partis

Martin Candinas ne craint-il pas de se mettre dans l'embarras comme sa collègue de parti Doris Leuthard? «Non, avec la neutralité des coûts pour les Suisses, c'est une toute autre affaire», affirme-t-il.

Sa proposition est par ailleurs soutenue par tous les partis. La Vert-e-s Florence Brenzikofer, la radicale Anna Giacometti, la conseillère nationale PS Gabriela Suter ou l'UDC Martin Haab l'ont cosignée.

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