Il manque des milliards
L'explosion des coûts menace les projets de transport suisses

Le conseiller fédéral Albert Rösti présentera ce jeudi une analyse des projets de transport prévus jusqu'en 2045. Cette évaluation déterminera les priorités en matière de projets ferroviaires et routiers, face à l'explosion des coûts et aux contraintes budgétaires.
Publié: 05:41 heures
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La Suisse romande s'inquiète de ses liaisons ferroviaires. (Jean-Francois Steiert, Pierre Maudet et Nuria Gorrite)
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Bruggmann

On entre dans le vif du sujet: où la Suisse sera-t-elle engluée dans les embouteillages à l’avenir, et où les habitants prendront-ils davantage le train? Le conseiller fédéral Albert Rösti présentera ce jeudi une analyse des projets de transport prévus jusqu’en 2045. A la clé, des décisions sur les projets ferroviaires et routiers à prioriser, et ceux qui devront attendre.

Dernièrement, Albert Rösti a essuyé une défaite cuisante. Il y a un an, la population suisse a refusé l’extension du réseau autoroutier. Peu après, une autre mauvaise nouvelle tombait: les coûts d’agrandissement du réseau ferroviaire à l’horizon 2035 explosent. Au lieu des 16,4 milliards initialement prévus, il faudra désormais plus de 30 milliards de francs. Et ce, alors que la Confédération cherche à réduire ses dépenses.

Face à cette situation, Albert Rösti a tiré le frein d’urgence et mandaté le professeur de l’EPF Zurich, Ulrich Weidmann, pour une analyse complète. Il est donc possible que la population doive encore patienter des années avant de voir certains projets très attendus se concrétiser – au grand désespoir des régions concernées. Le bras de fer est lancé. Tour d’horizon.

Suisse romande

Conseillers nationaux, conseillers aux Etats et conseillers d’Etat romands se sont récemment rendus à Berne pour plaider en faveur de meilleures liaisons entre la Suisse romande et le reste du pays. Entre Genève et Lausanne, le trafic ferroviaire reste limité à une seule voie, a rappelé la directrice vaudoise des transports Nuria Gorrite, citée par la SRF. Quant au trajet Lausanne-Berne, il dure toujours plus d’une heure, un problème que l’on espérait résoudre depuis longtemps déjà.

Les déclarations du ministre des Transports Albert Rösti redonnent toutefois de l’espoir à la Suisse romande. Selon la «NZZ», la région a trop peu bénéficié d’investissements ferroviaires ces vingt dernières années.

Zurich

Chaque jour, des milliers de voyageurs transitent par la gare de Stadelhofen, pour se rendre au travail, au restaurant ou à l’opéra. Elle doit être agrandie et figure dans l’étape d’aménagement 2035. Mais cela ne la met pas à l’abri de la réévaluation décidée à Berne.

Même incertitude pour les liaisons autour de Winterthour vers la Suisse orientale, ou entre Aarau et Zurich. De nombreux projets routiers de la région figurent aussi sur la liste de la Confédération, qui va désormais les examiner de près.

Bâle

La gare CFF de Bâle, véritable porte d’entrée vers Hambourg, Berlin ou Strasbourg, doit être dotée d’un niveau souterrain supplémentaire pour augmenter sa capacité. Ce projet fait lui aussi partie de la réévaluation, tout comme l’extension du réseau de tramway régional.

Après le refus populaire de l’extension autoroutière, Bâle ne bénéficiera pas d’un nouveau tunnel sous le Rhin. Mais ces projets rejetés seront également analysés, et il n’est pas exclu que certains – comme les tunnels déjà réalisés à Saint-Gall ou à Schaffhouse – reviennent sur la table politique.

Lucerne

A Lucerne, on rêve d'un réseau souterrain. La gare terminus devrait être transformée pour accueillir des quais au deuxième sous-sol, améliorant ainsi les liaisons ferroviaires. Le coût du projet est estimé à 3,3 milliards de francs.

D'autres lieux

S’ajoutent encore de nombreux projets, du tunnel du Grimsel à l’agrandissement de la gare de Saint-Gall. L’expert de l’EPF Zurich, Ulrich Weidmann, a passé en revue plus de 260 aménagements ferroviaires à travers le pays.

En mai, Albert Rösti déclarait dans une interview à Blick: «Tous les projets ont leur raison d’être. Mais le problème, c’est qu’ils ne sont pas du tout réalisables dans un avenir prévisible.»

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