Des dirigeants trop payés
Les partis dénoncent les nouvelles hausses des primes

La nouvelle hausse des primes annoncée mardi par le Conseil fédéral inquiète les différents partis. Tour d'horizon de leurs principales réactions.
Publié: 17:57 heures
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Dernière mise à jour: 18:35 heures
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Elisabeth Baume-Schneider, en collaboration avec l'OFSP, a annoncé les nouveaux tarifs ce mardi à 15h.
Photo: keystone-sda.ch

La plupart des principaux partis suisses se sont inquiétés de la nouvelle hausse des primes annoncée mardi par le Conseil fédéral. Si la gauche, tout comme l'Union syndicale suisse, demande un changement de paradigme, le PLR et le Centre dénoncent une trop grande bureaucratie et des inefficacités.

Le Parti socialiste qualifie la hausse constante des primes de «grave problème» et demande à l'industrie pharmaceutique de ne pas utiliser les droits de douane américains pour augmenter les prix des médicaments.

Le parti rappelle qu'il a lancé une initiative visant à abandonner les primes par tête au profit d'un système solidaire avec des rabais de primes. Comme pour l'AVS, les plus riches devraient alors payer davantage pour diminuer la facture des personnes à faible et à moyen revenu. Le PS appelle également à mettre rapidement en oeuvre le paquet de mesures visant à freiner la hausse des coûts de la santé.

«Solidarité et prévention»

Par la voix de la conseillère nationale Léonore Porchet, citée dans un communiqué, les Vert-e-s appellent à «un changement fondamental de système, basé sur la solidarité et la prévention». Les écologistes demandent notamment l'introduction d'une taxe sur les «superprofits» des grands groupes pharmaceutiques tant que des mesures concrètes ne sont pas prises pour baisser leurs prix.

De son côté, le PLR exige une analyse approfondie des coûts et de véritables réformes pour soulager la classe moyenne. Les libéraux-radicaux rappellent que chaque année, malgré un catalogue de prestations déjà très complet, de nouveaux traitements sont pris en charge par l'assurance de base obligatoire.

«Politique de l'autruche»

Le PLR accuse par ailleurs la gauche de «faire la politique de l'autruche». Il s'inquiète de la disparition de la concurrence dans le secteur de la santé que provoquerait, selon lui, une médecine étatisée. Il faut en outre réduire la bureaucratie pour que les médecins et le personnel soignant passent plus de temps avec leurs patients.

Aujourd'hui déjà, près de 2,5 millions de personnes, soit un quart de la population helvétique, ne parviennent plus à payer leurs primes, s'inquiète Le Centre. La Suisse dispose certes d'un des meilleurs systèmes de santé au monde, mais il doit rester accessible et abordable. Environ 20% des coûts pris en charge par l'assurance obligatoire, soit près de 8 milliards de francs, pourraient être économisés en supprimant les inefficacités sans détériorer la qualité des prestations, avance le parti.

Pour l'Union syndicale suisse, la limite du supportable est franchie depuis longtemps. Une famille de quatre personnes déboursera plus de 14'000 francs par an, calcule le syndicat, qui invite les cantons à mettre en oeuvre rapidement et efficacement le contre-projet à l'initiative d'allègement des primes.

Le CEO de Sanitas gagnerait près d'un million par an

Le système de santé suisse a un coût, poursuit l'USS. «Mais il n'est nulle part écrit qu'il doit être financé de manière aussi antisociale en Suisse.» Et d'exiger un allègement effectif pour les bas et moyens revenus ainsi «la fin du gaspillage des primes par les caisses maladie». Le temps est venu de plafonner «les millions dépensés en publicité et en salaires excessifs des dirigeants», ajoute l'USS.

Spécialiste des caisses maladie et de la santé, le conseiller aux Etats Pierre-Yves Maillard (PS) cite l'exemple du CEO de Sanitas qui, selon lui, gagne 956'000 francs par année. C'est le double d'un conseiller fédéral, souligne le Vaudois dans un communiqué distinct.

Au contraire des autres principaux partis, l'UDC Suisse n'avait pas communiqué sa réaction mardi en fin d'après-midi. L'UDC Valais Romand a cependant observé qu'en Suisse romande, «les chiffres démontrent une corrélation évidente et factuelle : là où la gauche gère la santé, les coûts explosent et les primes s’envolent».

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