Chaque année, les coûts de la santé augmentent, et avec eux les primes d’assurance maladie. Et 2026 ne fait pas exception. Ce mardi, la ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider a présenté les derniers chiffres. Les primes augmenteront en moyenne de 4,4%.
Les Vert-e-s tirent la sonnette d’alarme: «Nous devons enfin secouer le Conseil fédéral et le Parlement. Ce n’est plus supportable pour la population», déclare la conseillère nationale Manuela Weichelt. Son parti a déposé une série d'interventions pour tenter de freiner cette hausse continue.
«Influence excessive de l'argent»
Au Palais fédéral, le problème reste largement ignoré. Pour Manuela Weichelt, cela s’explique par les liens de nombreux parlementaires avec la branche de la santé. «Il y a beaucoup trop de représentants des hôpitaux, de la pharmacie ou des caisses, qui profitent de la situation actuelle.»
Sa collègue Greta Gysin veut obliger tous les élus à déclarer leurs revenus annexes. «Seule une plus grande transparence permettra de limiter l’influence excessive de l’argent et de renforcer la démocratie.» Elle ajoute que ceux qui exercent des mandats rémunérés devraient se récuser dans les commissions concernées, une exigence qui risque de rencontrer une forte opposition à droite.
Des salaires plafonnés
Les Vert-e-s relancent aussi une revendication récurrente: limiter les salaires des dirigeants des caisses maladie. Personne ne devrait gagner plus qu’un conseiller fédéral, soit environ 473'000 francs. Or, le directeur de Sanitas touche 976'433 francs, celui de la CSS 851'678 francs et celui d’Helsana 795'726 francs. Un tel plafonnement resterait avant tout symbolique puisque les primes ne baisseraient que de quelques centimes par assuré.
Manuela Weichelt en est consciente, et insiste sur une réforme plus ambitieuse: adapter les primes au revenu et à la fortune. Elle rappelle que, selon des sondages, ce système bénéficie d’un large soutien. «Aujourd’hui, un milliardaire paie autant qu’une vendeuse à la Coop pour l’assurance de base.» La conseillère nationale avait déjà défendu cette idée en 2023, mais le Conseil fédéral avait préféré miser sur l’élargissement de la réduction individuelle des primes.
Les médicaments dans le viseur
Pour réduire les coûts de la santé, le Conseil fédéral doit aussi s’attaquer aux prix des médicaments, jugés trop élevés en Suisse. Les Vert-e-s proposent un impôt spécial sur les bénéfices des groupes pharmaceutiques qui ne réinvestissent pas dans la recherche et le développement. En comparaison européenne, la Suisse possède les prix les plus élevés pour les médicaments génériques.
D’autres propositions visent à faire prendre en charge par les cantons la participation demandée aux patients qui reçoivent des soins à domicile après un traitement ambulatoire. Cette mesure allégerait la facture des assurés et encouragerait l’ambulatoire, moins coûteux que l’hospitalisation.
Les Vert-e-s souhaitent également imposer un deuxième avis médical avant les opérations onéreuses, afin d’éviter des interventions inutiles. Si beaucoup de ces propositions ont déjà échoué au Parlement, la pression s’intensifie à chaque nouvelle hausse des primes.