Baume-Schneider s'exprime aujourd'hui
Face à la hausse des primes, certains Suisses vont plus trinquer que d'autres

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider devrait annoncer mardi de nouvelles hausses de primes pour 2026. En l'état, une augmentation de 4 à 5% est attendue. Mais attention, tout le monde ne devrait pas être touché de la même manière. Blick fait le point.
Publié: 06:00 heures
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Dernière mise à jour: il y a 47 minutes
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La ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider, s'exprimera mardi sur les primes d'assurance maladie pour 2026.
Photo: keystone-sda.ch
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Ruedi Studer

Cela ne fait plus aucun doute: les primes d'assurance maladie vont augmenter en 2026. La ministre socialiste de la Santé, Elisabeth Baume-Schneider, présentera les détails de cette augmentation ce mardi 23 septembre à 15 heures, lors d’une conférence de presse.

Selon les estimations, les primes devraient augmenter de 4 à 5% pour l'année à venir. Si cette hausse devrait être moins marquée que les années précédentes, elle reste toutefois supérieure à la moyenne sur le long terme. La prime mensuelle moyenne, aujourd’hui fixée à 378,70 francs, frôlera ainsi les 400 francs l’an prochain. Depuis 1996, date à laquelle elle s’élevait encore à 128 francs, la charge des primes a pratiquement triplé.

Hausse des coûts de la santé

Cette nouvelle hausse s’explique par l’augmentation constante des dépenses de santé. Entre le vieillissement de la population et l’arrivée de nouveaux médicaments et de nouvelles thérapies, les coûts ne cessent de grimper. Rien que pour l’assurance de base obligatoire, ils ont progressé de 4,6% sur un an.

Sur les douze derniers mois, chaque assuré a généré en moyenne 4813 francs de frais couverts par la LAMal. C'est 210 francs de plus que lors de l'année précédente, selon le suivi des coûts publié par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

La hausse des primes apparait donc une conséquence logique de ce phénomène. Pour autant, cette nouvelle augmentation ne devrait pas affecter tout le monde de la même manière. Blick vous propose un aperçu des critères qui pourraient peser lourd dans la balance.

Le lieu de résidence

Que l'on vive dans une ville de Suisse romande ou en Appenzell, cela fait une énorme différence! C’est à Genève que la charge est la plus lourde, avec près de 480 francs par mois. Au Tessin et à Bâle-Ville aussi, la facture des primes fait particulièrement mal au porte-monnaie. Et la tendance ne devrait guère changer cette année.

Les cantons plus ruraux s’en sortent mieux. Appenzell Rhodes-Intérieures se distingue ainsi avec des primes d’à peine 260 francs. A Uri également, l’assurance maladie coûte encore moins de 300 francs par mois, mais cela ne devrait pas durer: selon les prévisions, cette fameuse barre pourrait être franchie l'année prochaine.

L'âge

Les primes varient selon l’âge de l’assuré. Les adultes âgé de plus de 26 ans paient actuellement le plus, avec une moyenne d’environ 450 francs par mois. Les jeunes de 19 à 25 ans bénéficient d’un rabais d’environ 135 francs, tandis que la prime pour les enfants s’élève à 118 francs.

Jusqu’au milieu des années 1990, les seniors étaient les plus lourdement pénalisés. Mais depuis l’introduction de l’assurance maladie obligatoire en 1996, le principe de solidarité entre générations a été inscrit dans la loi.

Le revenu

En théorie, les primes de base sont identiques pour tous dans une région donnée. Mais dans les faits, le revenu détermine ce que chacun paie réellement. Les ménages à bas ou moyens revenus peuvent bénéficier d’une réduction individuelle, variable selon leur situation familiale. Le système diffère cependant d’un canton à l’autre.

Chaque année, la Confédération et les cantons consacrent environ 6 milliards de francs à ces subsides. En 2026, l’enveloppe s'alourdira davantage, car les cantons devront désormais assumer entre 3,5 et 7,5% des coûts bruts sur leur territoire. Au total, cela devrait représenter quelque 500 millions de francs supplémentaires.

Le modèle d'assurance

Les assurés ne sont pas totalement impuissants face à la hausse des primes. Ils peuvent en limiter l’impact en changeant de caisse ou en optant pour un autre modèle d’assurance. De nombreuses compagnies proposent des formules plus avantageuses, comme le modèle du médecin de famille, le modèle HMO ou encore le modèle Telmed.

Une autre possibilité consiste à choisir une franchise plus élevée, en choisissant de payer jusqu’à 2500 francs. Cette option permet de réduire les primes, mais elle comporte un revers: en cas de maladie, le montant de la facture à payer peut rapidement dépasser celui des économies réalisées.

Une nouvelle initiative arrive

Une chose est sûre: la nouvelle flambée des primes va relancer débat au niveau politique. Lors de la session d’automne déjà, plusieurs interventions ont été déposées. Le centriste Thomas Rechsteiner a notamment demandé une révision du catalogue des prestations prises en charge par l’assurance de base.

De son côté, le Parti socialiste (PS) prépare une nouvelle initiative pour début 2026. Celle-ci vise à rendre les primes proportionnelles au revenu: les ménages modestes bénéficieraient de rabais, tandis que les plus aisés paieraient davantage. Selon le parti, 85% des foyers en profiteraient. «La hausse des dernières années est devenue insoutenable pour beaucoup», s'insurge la coprésidente du PS, Mattea Meyer. «Il faut en finir avec ces primes uniformes et instaurer un système plus solidaire.»

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