«Je pourrais me gifler pour ça»
Une amie Facebook lui fait perdre 32'000 francs dans la crypto

Cette connaissance sur Facebook – inoffensive en apparence – a été fatale pour Andreas. L'homme de 65 ans a été attiré vers un soi-disant site d'investissement, qui lui a fait perdre l'équivalent de 32'000 francs.
Publié: 16.09.2025 à 22:11 heures
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Dernière mise à jour: il y a 49 minutes
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Lorsqu'une belle inconnue l'a contacté sur Facebook, Andreas s'est mis à discuter régulièrement avec elle par message.
Photo: DR
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Sandra Marschner

«J'ai été tellement stupide d'avoir été fasciné par cette histoire. Aujourd'hui, je pourrais me gifler», confie Andreas*. L'année dernière, ce soixantenaire a été victime d'une arnaque en ligne. Pendant des mois, il s'est laissé entraîner dans un tissu de mensonges.

Tout a commencé par une demande d'ami sur Facebook en début juin 2024. Une femme semblant venir d'Europe de l'Est lui a écrit en anglais. Très vite, ils ont commencé à sympathiser. 

«Un faux sentiment de sécurité»

«Nous avons échangé des photos, elle m'a écrit qu'elle se sentait bien avec moi. Elle m'a dit qu'elle aimait aller à l'opéra, faire des dons aux orphelinats et rendre visite aux enfants atteints de cancer à l'hôpital», raconte Andreas.

«J'ai été volontairement bercé par un faux sentiment de sécurité», dit-il. Andreas a voulu rencontrer son interlocutrice en personne et ils ont convenu d'un rendez-vous à Londres. Il a réservé les billets d'avion, mais la veille du départ, son interlocutrice lui a annoncé que son père était décédé.

Un virement de 32'000 francs

La deuxième arnaque n'a pas tardé: «Elle m'a dit que sa tante était une spécialiste de la finance et qu'elle gagnait d'importantes sommes d'argent sur un site web spécialisé dans les cryptomonnaies.» De quoi piquer la curiosité d'Andreas. Son interlocutrice l'a persuadé de télécharger une application pour pouvoir investir sur ce fameux site.

«Au début, je ne voulais pas investir. Mais ensuite, elle m'a dit avoir fait plus de 500'000 dollars de bénéfice», raconte-t-il. Lorsqu'elle lui a annoncé vouloir lui transférer la totalité de la somme, il a été surpris. Mais il s'est laissé convaincre et a accepté l'offre. 

Une erreur fatale: «Tout à coup, elle m'a dit que je devais d'abord payer des frais pour la transaction en crypto.» Il s'est à nouveau laissé convaincre et a transféré 35'000 euros (environ 32'718 francs suisses).

Des menaces de mort

Andreas en a parlé à ses fils et ses collègues, qui lui ont tous déconseillé de transférer l'argent. Mais il était comme pris au piège: «C'est surtout l'aspect émotionnel qui me captivait. Je traversais une période difficile avec ma femme à l'époque, ce qui a intensifié ma fascination.» 

La réalité l'a finalement rattrapé lorsque le service client du site de cryptomonnaies a soudain exigé des frais de transaction supplémentaires. C'est là qu'Andreas a réagi. Il a porté plainte auprès de la police et en a informé sa soi-disant amie. Son interlocutrice lui a ensuite envoyé des menaces. «Si ma tante te retrouve, elle ordonnera à la mafia de tuer toute ta famille et tes amis», lui a-t-elle écrit. 

La police tire la sonnette d'alarme

Le site Internet de la police anti-cybercriminalité des polices cantonales de Zurich et Berne indique que le nombre de victimes de fraudes aux investissements en ligne (OAB) en Suisse augmente rapidement chaque année. «Les auteurs créent des sites web de haute qualité de sociétés d'investissement fictives qui proposent d'investir dans des cryptomonnaies, du pétrole, des actions, etc. Les victimes croient alors à un commerce qui n'existe pas.»

Selon lui, le schéma de l'arnaque est toujours le même: les victimes accordent leur confiance à un conseiller en investissement, puis subissent des pressions via des offres alléchantes ou des frais limités. Dans un second temps, des mois ou des années plus tard, les arnaqueurs s'en prennent à nouveau aux victimes en leur donnant de fausses informations sur la localisation de l'argent perdu.

«Une leçon qui a changé ma vie»

La destination exacte de l'argent d'Andreas n'a pas pu être déterminée. «Au début de l'année, j'ai reçu des appels d'une prétendue entreprise qui avait trouvé mon argent. Ils avaient seulement besoin de toutes les informations de mon compte pour transférer la somme.»

Mais Andreas a appris de ses erreurs et aujourd'hui, il ignore ce genre de messages. «A présent, je vois cette mésaventure comme une leçon que j'ai dû apprendre et qui a changé ma vie.»

* Prénom d'emprunt

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