Face à une situation de plus en plus tendue, le conseiller fédéral Martin Pfister a mis en garde, lors de l'assemblée du Centre, contre les lacunes en matière de munitions, de systèmes et d'équipements. Il souhaite un renforcement rapide de l'armée.
Le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a dressé un tableau préoccupant de la situation internationale samedi à Granges (SO).
Les F-35, la meilleure option
L'ordre géopolitique est sous pression, les Etats autoritaires gagnent en influence et les violences militaires s'intensifient partout dans le monde. Les conflits actuels commencent souvent de manière insidieuse par des attaques hybrides: cyberattaque, espionnage ou désinformation. La Suisse n'est pas épargnée par ce phénomène, a-t-il détaillé. Martin Pfister a aussi évoqué l'acquisition des F-35. Selon lui, l'armée accuse un certain retard en matière d'équipement et de défense aérienne.
Le Conseil fédéral étudie actuellement différentes options pour l'acquisition de ces avions, comme une réduction du nombre d'appareils ou un crédit supplémentaire. Une proposition est attendue fin novembre. Le gouvernement suisse maintient sa position de principe: le F-35 est selon lui l'avion offrant le plus large éventail de capacités opérationnelles actuellement disponibles sur le marché.
Que souhaite défendre la Suisse?
Martin Pfister a par ailleurs insisté sur l'importance de pouvoir compter sur des partenaires européens fiables d'un point de vue tant économique que sécuritaire. «Les menaces actuelles sont transfrontalières. La Suisse est de toute manière concernée en cas d'escalade des conflits en Europe.»
Le conseiller fédéral s'est enfin interrogé sur ce que la Suisse souhaitait réellement défendre. Il s'agit essentiellement de trois principes fondamentaux: l'ordre démocratique, la stabilité économique et la sécurité des personnes.
C'est précisément cela que visent les menaces actuelles: la désinformation fragilise la cohésion sociale et les cyberattaques menacent les moyens de subsistance économique, a avancé Martin Pfister. La politique de sécurité doit donc protéger ces valeurs.