Après les scandales sexuels
Jean Scarcella renonce à son rôle d'abbé de Saint-Maurice

Jean Scarcella a décidé de renoncer à son rôle d'abbé de Saint-Maurice (VS), a annoncé samedi l'abbaye. Un rapport présenté la semaine dernière a pointé une gestion «déficiente» des abus sexuels dans l'institution.
Publié: 12:44 heures
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Dernière mise à jour: 15:40 heures
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Jean Scarcella avait été élu abbé de Saint-Maurice en 2015. (Archives)
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

Mgr Scarcella affirme dans un communiqué avoir «acquis la certitude (...) qu’il appartient désormais à des forces vives de mettre en œuvre les mesures décidées dans notre plan d’action». Il a réitéré sa demande de pardon aux victimes et aux fidèles. Il «espère que les décisions concourront à éliminer toutes formes d’abus». 

Lui-même mis en cause

Le pape Léon XIV a accepté la renonciation du père-abbé, précise l'abbaye. La direction de l'institution est actuellement assumée par le prieur Simon Previte, en tant que vicaire capitulaire.

Jean Scarcella avait lui-même été mis en cause, accusé d'avoir eu un geste inapproprié par le passé. La justice cantonale avait classé l'affaire et l'abbé avait repris ses fonctions il y a trois mois.

«Nombre non négligeable» d'abus

Un groupe de travail indépendant a constaté des «dysfonctionnements importants» dans la gestion des abus sexuels au sein de l'abbaye au cours des dernières décennies. Un «nombre non négligeable» d'actes de violence sexuelle en tout genre commis entre 1950 et 2022 ont été révélés dans le rapport du groupe présenté la semaine dernière.

Il a fallu des révélations dans les médias en 2023, notamment dans l'émission «Mise au point» de la RTS, pour que l'Abbaye charge le procureur général neuchâtelois Pierre Aubert de mener l'enquête aux côtés de chercheuses de l'Université de Fribourg. L'abbaye a dans la foulée annoncé une série de mesures, qui concernent notamment l'accueil des victimes, la refonte de la gouvernance, la prévention ou encore le travail de mémoire.

Victimes et évêques suisses saluent son départ

La Commission écoute, conciliation, arbitrage, réparation destinée aux victimes d'abus dans l'Eglise catholique (Cecar) salue le départ de Jean Scarcella à la tête de l'Abbaye de Saint-Maurice (VS). Selon sa présidente, cela fait un moment qu'il aurait dû partir.

Ce départ constitue «un premier petit pas vers la reconnaissance des personnes victimes de plus de 50 ans d'abus», a estimé Sylvie Perrinjaquet, présidente de la Cecar, contactée par Keystone-ATS. «Cela fait belle lurette» que Jean Scarcella et l'Abbaye de Saint-Maurice auraient dû appliquer les recommandations de la Conférence des évêques suisses (CES) en matière d'abus sexuels, a-t-elle ajouté.

Cette même CES a aussi pris connaissance samedi de la renonciation de Jean Scarcella. Dans un bref communiqué, elle a dit «saluer son geste».

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