Après des records avec la pandémie
Le tourisme tessinois est en perte de vitesse

Les acteurs de la branche touristique au Tessin ont rapporté une baisse sensible d'activité au cours du deuxième trimestre, un repli attendu, après un millésime 2021 exceptionnel.
Publié: 18.08.2022 à 18:34 heures
Dopé par la crise sanitaire en 2020, le secteur touristique tessinois ne sera probablement pas en mesure de réitérer sa performance exceptionnelle cette année. (archives)
Photo: FRANCESCA AGOSTA

Les restrictions sanitaires internationales avaient alors dopé l'intérêt des voyageurs suisses pour le canton italophone.

Contrairement au reste du pays, les chiffres d'affaires du secteur se sont contractés en rythme annuel au sud des Alpes, en particulier dans le secteur hôtelier, où plus de deux entreprises sur trois ont signalé des nuitées en baisse, indique jeudi le bureau cantonal de la statistique dans son relevé trimestriel.

La décrue touristique a été particulièrement marquée dans la région de Locarno, lieu de villégiature hautement prisé des touristes alémaniques, mais également pris d'assaut par la clientèle romande l'année dernière. La capitale économique Lugano a affiché un reflux moins marqué de visiteurs.

Baisse des nuitées

Au vu des chiffres à mi-parcours, les entrepreneurs tessinois ne s'attendent pas à être en mesure de réitérer sur l'ensemble de 2022 la performance record de 2021. La pénurie de main d'oeuvre signalée tant par les hôteliers que par les restaurateurs au niveau national est également moins aiguë de l'autre côté de Gothard.

Les données de l'Office fédéral de la statistique (OFS) font état d'une baisse des nuitées de 13,3% sur un an pour les six premiers mois de 2022, «mais nous enregistrons tout de même une progression de 15,2% par rapport à 2019», signale Angelo Trotta, directeur de Ticino Turismo, cité dans l'étude.

Et de signaler qu'il faut remonter à 2007 pour trouver des chiffres comparables à ceux enregistrés en juin. Et si avec la réouverture des frontières, les touristes locaux se sont faits plus rares, le retour de ceux en provenance des marchés étrangers, en particulier le Benelux, l'Italie et l'Allemagne, a permis de compenser ce mouvement.

A plus long terme, il faudra voir quel sera l'impact de la forte appréciation du franc, «un des facteurs qui sans l'ombre d'un doute pénalise notre destination et la Suisse entière», déplore le patron de la faîtière.

(ATS)

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