Emmanuel Macron a anticipé le second jour de sa visite d'État en Suisse. C'est à l'université de Lausanne, après une visite de la Fondation Jean Monnet voisine, que le président français doit parler de l'Europe aux côtés d'Alain Berset.
Mais voilà: interrogé lors de leur conférence de presse commune sur le poids de l'UDC et de l'hostilité à l'Union européenne dans la vie politique suisse, le locataire de l'Élysée a renvoyé la balle: «Vous ne le savez peut-être pas, mais vous êtes déjà Européens. Je ne peux pas vous convaincre de faire de la prose, vous en faites déjà. L'Europe est dans vos gènes. Nous aimons tous votre singularité et nous souhaitons une relation avec l'Union européenne qui corresponde à votre identité.»
«Renforcer notre coopération»
Sans s'étendre sur la prochaine reprise des pourparlers avec l'UE, une fois que le mandat de négociation sera adopté par le Conseil fédéral, Emmanuel Macron et Alain Berset ont l'un comme l'autre insisté sur la place de la Suisse dans la Communauté politique européenne (CPE). Elle avait été lancée en 2022 pour regrouper les 27 pays membres de l'Union avec leurs partenaires du continent, sauf la Russie.
La Confédération est candidate pour l'organisation d'un prochain sommet de la CPE, sans doute en 2025. Emmanuel Macron a insisté sur le fait que ce forum informel, au niveau des Chefs d'État ou de gouvernement, pourra permettre d'aborder les sujets de défense, de migration et de coopération énergétique. «Nous voulons être souverains en Europe, a poursuivi le président français. Notre intérêt commun est de renforcer notre coopération.»
Sanctions contre la Russie
Après avoir félicité la Suisse pour la mise en œuvre des sanctions européennes contre la Russie, Emmanuel Macron s'est dit optimiste sur la possibilité de voir le Parlement helvétique autoriser la réexportation d'armes vers l'Ukraine. «La Russie ne peut pas gagner», a-t-il martelé, en expliquant que son projet de défense européenne inclut aussi des accords bilatéraux en termes de production d'armement, et d'interopérabilité des forces armées des deux pays.
Aucune mention de l'achat en 2021 par la Suisse des avions F35 américains, au lieu des Rafale français. En clair: le terrain politique est de nouveau fertile pour de prochains contrats.