Réforme explosive en vue
Elisabeth Baume-Schneider déclare la guerre aux experts privés de l'AI

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider se penche sur les expertises de l'AI. A l'avenir, les experts privés devraient être moins sollicités, contrairement aux experts des hôpitaux publics et des autorités de l'AI.
Publié: 14:53 heures
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Les expertises externes doivent être évitées autant que possible à l'avenir.
Photo: Keystone
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Ruedi Studer

Il s'agit d'un court passage au potentiel politique explosif pour la prochaine révision de l'AI. Les assurés devraient bénéficier d'un accompagnement et d'une gestion de cas renforcés et être davantage examinés par des services internes, peut-on lire dans des documents internes. «Enfin, il s'agit d'éviter autant que possible les expertises externes.» Une déclaration de guerre aux experts douteux!

Ces dernières années, de tels experts ont régulièrement fait la une des journaux. Ainsi, Blick a régulièrement mis en lumière les dérives des expertises. L'ancien journaliste du «SonntagsBlick», Thomas Schlittle, a notamment remporté le prix zurichois du journalisme 2020 avec sa série «Das kranke IV-System» (Le système malade de l'AI). Il avait alors montré que l'AI confie les trois quarts de toutes ses expertises à un très petit nombre d'experts. Ceux qui refusaient souvent les demandes de rente étaient favorisés. En contrepartie, ils étaient royalement indemnisés par l'AI.

Autre cas marquant: un médecin de l'AI a suscité l'indignation en réalisant 150 expertises en l'espace d'un an, touchant 568'650 francs, le tout, dans le cadre d'un travail à temps partiel. D'autres experts AI controversés ont même fini devant les tribunaux.

Listes publiques et enregistrements sonores

La Confédération n'est pas restée insensible à la critique, si bien que le système d'expertise a été adapté. Depuis 2022, les experts mandatés figurent sur des listes publiques, qui peuvent être consultées. De plus, les entretiens entre l'expert et l'assuré sont généralement enregistrés. Les expertises AI pluridisciplinaires sont en outre réparties de manière aléatoire par tirage au sort. Mais ce système peut toutefois poser problème: il existe ainsi des cas où les personnes concernées doivent traverser la moitié de la Suisse pour se rendre dans une clinique d'expertise, représentant pour elles une charge énorme. 

Pour Elisabeth Baume-Schneider, la question des expertises semble être un domaine sensible. Les offices AI doivent donc utiliser leur marge de manœuvre pour qu'à l'avenir, moins d'expertises soient réalisées par des privés. En lieu et place, davantage d'experts des hôpitaux publics et des autorités de l'AI devraient être appelés. 

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