Le soleil brille dans la petite commune de Stetten, dans le canton d'Argovie. Un long chemin de terre mène, en ligne droite, d'une ferme au cours d'eau de la Reuss. A côté se trouve un grand champ de maïs, le calme règne. Soudainement, un petit avion surgit dans le ciel. Il fait un virage serré, s'arrête en plein milieu de l'air, descend et remonte.
Cet avion appartient à l'association sportive d'aéromodélisme de Stetten, qui existe depuis 1978. Le groupe, qui compte 80 membres, utilise ici depuis 1989 le terrain d'aviation situé sur une étroite bande de prairie, juste à côté de ce champ de maïs. Il possède des avions à moteur, des planeurs et des hélicoptères. La «piste» verte est séparée par une clôture. Un sac gonflable orange et blanc est également accroché à un poteau pour déterminer la direction du vent.
L'association devra bientôt partir
Pendant plus de 35 ans, cette parcelle de terrain a été le centre de la vie associative de ce club de Stetten. C'est là que les membres venaient voler, discuter entre professionnels et former de jeunes pilotes.
Mais aujourd'hui, ce petit univers est «en danger», déclare le président de l'association Adrian Eggenberger à Blick. En effet, une décision du Tribunal fédéral menace de mettre complètement à mal ce club. «Nous allons bientôt recevoir un avis d'expulsion. Nous devrons partir», déclare le président avec tristesse.
Le problème? Le développement de l'association. En 1992, le club sportif a obtenu une autorisation d'exploitation de la commune. Pendant près de 30 ans, les membres ont pu y rester sans problème. L'association a également installé des toilettes et un abri. Ce sont ces aspects qui ont fini par poser problème. Le département de l'environnement du canton d'Argovie a été informé qu'il existait un «terrain d'aéromodélisme au bord de la Reuss, utilisé de manière intensive», indique la décision du Tribunal fédéral.
Un permis de construire manquant
Lors de l'examen, le canton s'est rendu compte que l'association disposait certes d'une autorisation d'exploitation, mais pas d'une autorisation de construire pour la piste, les toilettes et l'abri. Il l'a ensuite réclamée. Le club a alors présenté un permis de construire en 2019, la commune et le canton l'ont approuvé l'année suivante.
Mais un habitant s'y est opposé et a porté l'affaire devant le tribunal administratif du canton d'Argovie. En 2023, il a obtenu gain de cause. L'association d'aéromodélisme a alors à nouveau fait appel au Tribunal fédéral, où elle vient de perdre. En effet, le Tribunal fédéral soutient le jugement du tribunal administratif. L'opposant n'a pas réagi aux prises de contact de Blick.
«Aujourd'hui, on ne se contente plus juste de voler, le terrain d'aéromodélisme aménagé est plutôt devenu un lieu de rencontre pour les membres de l'association et les personnes intéressées», a jugé le Tribunal administratif il y a deux ans. Le terrain d'aéromodélisme d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec l'état initial des années 90. A l'époque, il y avait peu de membres, pas de WC et aucune autre infrastructure. Le «développement et l'intensification» de l'aérodrome se sont faits «insidieusement».
Un ruisseau menacé
L'aérodrome, situé en zone agricole, aurait beaucoup changé au cours des 35 dernières années, et les prescriptions pour de telles installations seraient aujourd'hui nettement plus strictes qu'à l'époque.
Un autre problème de taille? La protection des eaux. En effet, un ruisseau coule au milieu de l'aérodrome. Cet espace aquatique ne doit pas être perturbé, argumentent les tribunaux. Le fait que le ruisseau soit souterrain depuis les années 1930 ne fait pas de différence.
D'un point de vue juridique, tout est correct dans ces décisions, explique le président. «Mais cela ne fait pas sens! Pour un citoyen lambda, c'est totalement incompréhensible.» En plus de cela, le club doit payer les frais du Tribunal fédéral et indemniser les opposants. Coût, en tout et pour tout? 10'000 francs.
«Nous serions heureux d'avoir de l'aide»
La date du départ de l'association n'est pas encore décidée. «Nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve», dit Adrian Eggenberger. La recherche d'un site alternatif est en cours, mais elle reste difficile. «Nous avons passé des centaines d'heures à examiner une quarantaine d'objets, mais nous n'avons pas trouvé ce que nous cherchions.» Dans le pire des cas, l'association risque d'être dissoute. Personne ne le souhaite.
Adrian Eggenberger a encore un espoir. Avec l'aide de Blick, il lance un dernier appel. «Nous serions heureux d'avoir de l'aide. Peut-être quelqu'un a-t-il un terrain d'aéromodélisme à nous proposer?»