Après le tragique accident de funiculaire survenu mercredi à Lisbonne, qui a fait 16 morts et 21 blessés, une question se pose en Suisse: un tel drame pourrait-il aussi se produire ici? Le pays compte aujourd’hui quelque 54 funiculaires en service, allant des trains urbains historiques comme le Polybahn à Zurich ou le Marzilibahn à Berne, aux installations touristiques modernes telles que le Stoosbahn, célèbre pour sa pente spectaculaire.
Les funiculaires se distinguent des autres moyens de transport par leur fonctionnement. Leurs voitures roulent sur des rails et sont tirées par des câbles. Au total, la Suisse dispose de plus de 2400 installations de remontées mécaniques, qu’il s’agisse de téléphériques à va-et-vient, de télésièges ou de téléskis. Ces infrastructures ne servent pas seulement de moyens de transport, elles constituent aussi des atouts touristiques majeurs.
Quels sont les risques en Suisse?
La cause de l’accident de Lisbonne n’est pas encore connue. L’enquête est toujours en cours. En Suisse, l’expert en remontées mécaniques Reto Canale se veut toutefois rassurant. «La probabilité qu’un incident similaire survienne chez nous est extrêmement faible et peut pratiquement être écartée.»
Sa confiance repose sur une spécificité helvétique. «Les remontées mécaniques en Suisse sont toujours équipées d’un deuxième système de sécurité. Si la traction du câble venait à faiblir, un freinage automatique se déclencherait immédiatement», explique-t-il à Blick. Comme toujours, un risque résiduel subsiste, mais il reste infime.
Des directives strictes et des contrôles réguliers
En comparaison avec la voiture ou d’autres moyens de transport, le funiculaire est considéré comme l’un des plus sûrs. D’après l’Office fédéral de la statistique, seules cinq accidents ont été recensés en 2018 sur quelque 1800 installations, et aucun n’a été mortel. Entre 2010 et 2020, 272 blessures ont été enregistrées, dont 14 décès. La majorité de ces drames étaient liés à des erreurs humaines, comme une inattention à l’embarquement ou au débarquement, plutôt qu’à des défaillances techniques.
La sécurité repose sur un dispositif strict et des contrôles réguliers. Chaque année, l’Office fédéral des transports procède à des inspections approfondies de la technique, de l’organisation et de l’exploitation. Les câbles sont analysés visuellement, mais aussi par magnéto-induction afin de détecter d’éventuelles failles. De plus, les funiculaires disposent de systèmes de freinage multiples et redondants – électriques, hydrauliques et mécaniques – qui garantissent une fiabilité de taille.