Joyeuse et pleine d’entrain. Décontractée. Ouverte d’esprit. C’est avec ces mots que Jennifer Gautschi décrit la nouvelle championne du monde du 100 m haies Ditaji Kambundji. Des mots qui ne pourraient pas être plus justes pour ceux qui ont écouté la Bernoise lors de ses différentes interviews après son exploit.
Pour Jennifer Gautschi, le triomphe de la benjamine des soeurs Kambundji est également une réussite sur le plan personnel. Elle s’est occupée de l’athlète entre 2016 et 2019 dans les catégories U16 et U18. «Cela fait six ans que nous nous sommes entraînées ensemble. Quand je pense maintenant qu’elle est championne du monde, c’est très émouvant», confie à Blick l’actuelle entraîneuse de saut du STB, le club de gymnastique de la ville de Berne.
Un tournant à Saint-Gall
Jennifer Gautschi a accompagné la carrière de Kambundji durant ses années d’adolescence. A peine la «Didi» de 16 ans avait-elle commencé l’heptathlon que l’ancienne athlète s’est rendue compte qu’un talent exceptionnel pour les haies sommeillait en elle.
«Un moment clé dans la carrière de Ditaji a eu lieu en 2018 à Saint-Gall», affirme-t-elle. A l’époque, Kambundji avait sprinté aux Championnats suisses juniors sans entraînement spécifique aux haies et s’était classée deuxième sur 60 mètres dans sa future discipline de prédilection.
Pour Jennifer Gautschi et ses collègues entraîneurs Adrian Krebs et Toni Walter, il était clair dès lors que les haies étaient faites pour la Bernoise. Pas à pas, la préparation a été aménagée en conséquence.
Bien que Ditaji Kambundji ait encore été championne suisse de concours multiple en 2019, elle s’est entièrement spécialisée dans les haies par la suite. Avec le résultat que l’on connaît désormais. Dès 2021, Ditaji Kambundji a pu participer aux Jeux olympiques de Tokyo à l’âge de 19 ans, après avoir été championne d’Europe des moins de 20 ans.
Des qualités bien précises
Ditaji a d’ailleurs fait preuve très tôt d’un talent exceptionnel, qui a été déterminant pour le titre, reprend Jennifer Gautschi: «A 14 ans déjà, Didi était capable de réaliser des performances quand cela devenait important. Même lors de longues journées de compétition avec des éliminatoires, des demi-finales et des finales, elle pouvait s’améliorer de course en course», explique celle qui entraîne aujourd’hui encore la relève à la STB.
Mais la recette de son succès dépend encore de nombreux autres facteurs. Par exemple, le fait qu’elle bénéficie d’un environnement solide et qu’elle n’a pratiquement pas été blessée au cours de sa carrière. De plus, elle a toujours dégagé un calme particulier. «Elle ne s’est jamais trompée, mais a fixé ses objectifs d’année en année. C’est ce qui l’a amenée là où elle est aujourd’hui», assure Jennifer Gautschi.
Elle n’affichait pas ses rêves au grand jour
Pour cette dernière, le fait que Ditaji ait toujours eu de grands objectifs, mais qu’elle en ait rarement parlé, est également la preuve d’une grande tranquillité: «Elle ne s’est jamais vantée de tout ce qu’elle voulait atteindre un jour, mais elle a toujours eu sa vision.»
C’était notamment le cas en 2016, lorsque, aux Jeux olympiques de Rio, elle a discrètement noté sur un mur de souhaits qu’elle voulait un jour décrocher une médaille lors d’un grand événement. A Tokyo, elle a réalisé ce rêve de la plus belle des manières.