Retour sur un exploit
Ditaji Kambundji: «À deux heures du matin, j'étais au téléphone avec mes sœurs»

12,24 secondes pour l'éternité. Avec sa médaille d'or à Tokyo, Ditaji Kambundji a écrit l'histoire du sport suisse. Elle revient sur cet exploit historique.
Publié: 16:02 heures
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Dernière mise à jour: 16:19 heures
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Ditaji Kambundji rayonne face à la caméra, de l'or autour du cou.
Photo: AFP
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Lino Dieterle

Quelles belles images! Au lendemain de son sprint glorieux vers l’or aux Championnats du monde sur 100 m haies, Ditaji Kambundji revient sur sa médaille. «C’était plus émotionnel que je ne le pensais», explique-t-elle au micro de la SRF. Selon elle, les émotions de la veille sont déjà remontées à la surface, mais contrairement à ce lundi, les larmes ne sont pas au rendez-vous. «Je suis parfois au bord des larmes, mais je ne peux pas non plus pleurer tout le temps, c’est pourquoi je me suis un peu ressaisie», explique la nouvelle championne du monde avec un grand sourire.

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Quoi qu’il en soit, elle ne réalise pas encore sa performance. «C’est encore très frais», explique la championne. «Je savais que je pouvais le faire, mais je ne savais pas quand. Maintenant, j’ai pu le mettre en pratique à 23 ans.»

De grands objectifs dès le plus jeune âge

Ditaji Kambundji rêvait déjà d’une grande carrière lorsqu’elle était enfant. «Voyager et réaliser de belles choses grâce à l’athlétisme», c’était son souhait lorsqu’elle était toute jeune. «J’ai grandi avec l’athlétisme, cela a toujours fait partie de notre famille. J’ai toujours eu un grand amour pour ce sport», confie-t-elle. Ce rêve a maintenant débouché sur le titre de championne du monde.

Elle y avait toujours cru. «J’avais des pensées très positives, très motivantes avant le départ», se souvient-elle. Alors que ses concurrentes étaient debout, Ditaji Kambundji était assise devant son bloc de départ, relativement détendue. «J’ai vraiment essayé de me concentrer uniquement sur moi-même.» Se dire qu’elle ne pouvait de toute façon influencer que sa propre course lui a également enlevé une certaine nervosité.

Septième temps le plus rapide jamais réalisé

Peu après, elle a pris un départ presque parfait au couloir 3 et a filé vers l’or. Certes, la Bernoise estime qu’il ne faut pas avoir de piste préférée – mais elle se sent «à l’aise» sur les pistes extérieures. Et cette fois, elle a réalisé un temps encore «inimaginable» pour elle il y a quelques années.

Non pas parce qu’elle pensait que c’était impossible, mais simplement parce qu’elle prenait les meetings les uns après les autres. «Mon niveau n’a cessé de s’améliorer cette saison.» Avec ses 12,24, Kambundji a en effet établi le septième temps le plus rapide jamais réalisé chez les femmes et n’est plus qu’à douze centièmes du record mondial de 12,12 secondes établi en 2022 par Tobi Amusan, médaillée d’argent cette année.

Appel de ses sœurs à 2 heures du matin

Le fait que la petite Suisse ait soudain une championne du monde de sprint a également attiré l’attention internationale. Le marathon des interviews a duré plusieurs heures, explique la championne du monde. Ce n’est que deux heures et demie après la course, à minuit passé au Japon, qu’elle a pu retrouver ses parents à l’extérieur du stade et savourer le moment.

Plus tard, elle a aussi téléphoné à ses sœurs. «C’est là que le décalage horaire est un avantage», plaisante Ditaji, qui n’aurait de toute façon pas pu dormir après sa victoire pleine d’adrénaline. «À deux heures du matin, j’étais au téléphone avec mes sœurs. J’étais dans mon lit, j’en ai profité, c’était confortable.» Nul doute que la Bernoise aura encore besoin de quelques heures pour redescendre de son nuage.

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