Les Lions fêtent leur titre
«À Genève, ce n'est que le début!»

Les Lions de Genève ont triomphé dans le championnat suisse de basket. Les hommes de Patrick Pembele se sont offert le titre, qui plus est face à Fribourg Olympic! Ambiance et réactions lors de la fête à la Salle du Pommier.
Publié: 28.05.2025 à 10:55 heures
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Les nouveaux champions peuvent fêter leur titre.
Photo: keystone-sda.ch
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Thibault GilgenJournaliste Blick

La sirène retentit et la ferveur qui avait saisi la Salle du Pommier dès le coup d’envoi arrive à son point culminant. Et pour cause, les Lions de Genève sont champions de Suisse! Après les titres de 2013 et de 2015, les Genevois ont renversé Fribourg Olympic (80-74) dans le quatrième match d’une série haletante et acharnée. Une sensation, face à des Fribourgeois habitués à la gloire et qui ont goûté à cette euphorie à 22 reprises.

Sur le parquet du Grand-Saconnex, le combat peut donc faire place à la fête. Ce qui était il y a quelques minutes la table des officiels fait désormais office de bar à champagne alors que les cris de joie, les accolades et les sourires succèdent à la tension des derniers instants de la rencontre.

Forcément très sollicité, le président des Lions Thierry Moreno est aussi lessivé que ses joueurs. «Je suis ému, oui. Mais pas fatigué. Et j’ai chaud, très chaud», lance-t-il. «Que puis-je vous dire avec un groupe comme ça… ça a été un match incroyable, avec beaucoup de cœur. Et ce public qui n’a jamais lâché malgré les moments compliqués, c’est formidable!» Les scènes de joie sincères et communicatives s’enchaînent. Blick croise ici Boris Mbala, l’un des héros de cette épopée genevoise, le cigare aux lèvres, en pleine séance de selfies avec petits et grands. Là-bas, ce sont même deux agents de la police municipale qui posent avec le trophée, prouvant qu’ils n’ont pas fait leur patrouille pour rien.

«On est un vrai groupe de potes»

Un peu plus loin, Paul Gravet savoure ce succès en saluant le public. Ancien joueur d’Olympic, tout comme Boris Mbala ou Robert Zynn, il est l’un des fers de lance de cette équipe: «J’ai eu la chance de gagner beaucoup de titres, mais celui-ci, c’est le plus fou», assure-t-il. «On a montré une résilience tout au long de l’année. On est un vrai groupe de potes. C’était compliqué. On a eu des moments de doute, mais on n’a jamais lâché. On a travaillé très dur. Et que cela paye à la fin contre une aussi bonne équipe de Fribourg, qui a fait une saison incroyable aussi, il ne faut pas l’oublier, c’est incroyable.»

Les Lions de Genève sont sacrés pour la troisième fois de leur histoire en SBL.
Photo: keystone-sda.ch

Déjà titré en remportant la Coupe de Suisse avec les Lions ce printemps, le joueur admet que l’appétit est venu en mangeant: «Notre objectif, c’était de gagner au moins une coupe. Mais on savait qu’on était capables de bien plus. On est monté en puissance tout au long de la saison et avec ce groupe, on ne joue pas pour finir deuxième. On joue pour gagner! Ce titre, il vaut tout», assure celui qui souhaite profiter de l’instant avant de penser à son avenir: «Il y a plusieurs options sur la table. Pour le moment, j’ai mis ça de côté parce que j’étais vraiment concentré sur les play-off. On a eu quelques discussions, on verra où ça nous mène. Pour l’instant, je n’ai vraiment pas la tête à penser à la saison prochaine.»

Et c’est bien compréhensible. Les Lions de Genève et Paul Gravet viennent tout simplement de réaliser le plus grand exploit de ces dernières années dans le basket suisse. Une performance qui amène enfin un peu de concurrence en SBL, ce qui, du propre aveu du joueur fribourgeois Arnaud Cotture est une bonne nouvelle: «Félicitations à lui de pouvoir reconnaître cela dans un moment compliqué», reprend Paul Gravet. «C’est bien de perdre avec classe, avec les honneurs. Je pense effectivement que cela peut ouvrir une brèche. Il faut que les clubs mettent les moyens pour pouvoir rivaliser avec Fribourg, qui est une organisation qui reste très professionnelle et qui continuera sûrement à être favorite dans les prochaines saisons. J’espère que ça a donné de l’appétit à certains clubs. Cela montre qu’il y a de la place et qu’il n’y a qu’une seule voie qui est possible: la professionnalisation.» 

Paul Gravet a alors une pensée pour toutes les personnes qui ont construit ce succès en dehors du parquet: «C’est beaucoup de travail. À Genève, il y a eu des gens qui ont bossé dans l’ombre, qui sont allés chercher des sponsors, qui se sont battus tous les jours pour qu’on puisse en arriver là. Donc ça prouve que c’est possible.»

«Il y a une belle histoire à écrire»

À la tête du club, le président Thierry Moreno a, lui aussi, bien conscience des efforts déployés ces dernières années, lui qui a pris ses fonctions en juin 2024: «Je l’ai souvent répété, je ne suis que l’héritier. C’est le travail de tout un club et c’est grâce à ceux qui sont passés par là avant que nous en sommes là», applaudit-il. «Il y a désormais une belle histoire à écrire. On a montré le plus beau du basket helvétique. Après cela, les gens vont revenir!»

Et pour continuer à écrire cette belle histoire, les Lions de Genève se sont déjà octroyé les services de leur coach Patrick Pembele, lui aussi ancien de la maison fribourgeoise, pour deux saisons supplémentaires et donc un total de trois ans. Un peu plus à l’écart, comme s’il devait prendre la mesure de ce qu’il vient d’accomplir, ce dernier savoure le parcours de son équipe, qui avait pourtant perdu le premier match de la série à Saint-Léonard: «On a su faire la différence et progresser défensivement par rapport à ce match. On a changé, on est passé dans une autre phase. On les a mis en panique et on a capitalisé sur ça», analyse-t-il. «Ce soir, je suis très fier de mon équipe, de mon staff, de mon club et des fans. Quand j’ai vu l’ambiance au quatrième quart, je me suis dit qu’on ne pouvait plus perdre. Il y avait tellement d’énergie… ça s’est confirmé sur le parquet.»

Quant à la poursuite de son rôle d’entraîneur au bout du lac, Patrick Pembele vise haut: «Ce n’est que le début. La suite, c’est d’essayer de faire un pas en Europe et, je l’espère, de bâtir une dynastie avec ce groupe.» Une affaire qui part quoi qu'il en soit sur des bases saines. 

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