Le Sail GP débarque en Suisse
Du vent, du soleil et une mégastar de la voile à Genève

Le Sail GP débarque en Suisse ce week-end. L'occasion de découvrir le grand dominateur de ce circuit de F1 des mers, l'Australien Tom Slingsby.
Publié: 17:56 heures
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Ces catamarans à foils peuvent atteindre plus de 100 km/h.
Photo: Bob Martin for SailGP
Grégoire Surdez

La Rade de Genève a été transformée en stade nautique. Un chantier express d’une semaine à peine qui bouleverse un peu la vie des riverains. Mais qui fait le bonheur des passionnés de voile et des curieux. On se presse derrière les barrières pour observer le montage et la mise à l’eau des F50, des catamarans à foils, considérés comme des Formule 1 des mers. Il faut dire que ces bateaux qui s’envolent avec la bénédiction d’Eole, atteignent des vitesses folles. Dernier record en date? 103,8 km/h. Une marque établie par l’équipe du Danemark à l’occasion du Grand Prix d’Allemagne, à Sassnitz, il y a un mois. Qu’en sera-t-il à Genève?

Tom Slingsby et les secrets des F50

«On ne s’attend pas forcément à battre des records mais cela ira tout de même assez vite, prédit Tom Slingsby, star australienne du circuit. Nous avons eu l’occasion, jeudi, de tester en primeur de nouveaux foils, plus grands, spécialement pensés pour les conditions de vent légères. Ils donnent pleine satisfaction et les tests ont été très concluants. Cela nous ouvre un peu plus le champ d’utilisation de nos F50 et nous offre aussi la possibilité d’aller naviguer dans des lieux moins ventés.»

Triple vainqueur du Sail GP, et encore deuxième la saison passée, Tom Slingsby est de la catégorie des tous grands marins. En 2015, il avait participé à la conquête de la Coupe de l’America avec les Américains d’Oracle. Un an plus tard, à Rio, il devient champion olympique de Laser, la classe la plus relevée au monde.

«Dès le lancement du Sail GP, en 2019, j’ai été convaincu par le concept, souligne-t-il. C’est passionnant de pouvoir régater avec exactement le même bateau que nos concurrents. J’avais déjà connu ce feeling en Laser, puisque la voile olympique est aussi basée sur la monotypie. Mais en Sail GP, le défi est encore bien plus relevé, car ces bateaux volants sont très pointus et vont à des vitesses folles.»

Olympique ou mondial: deux saveurs différentes

Difficile de dire si l’or olympique a davantage de saveur qu’un titre dans le championnat le plus relevé de la planète voile. Ce sont deux mondes aux antipodes. Le premier célèbre les meilleurs régatiers dans un anonymat total, excepté tous les quatre ans lors des épreuves olympiques. Le second s’expose en mondovision, avec une production télévisuelle digne des plus grandes ligues sportives.

«Avec douze bateaux qui s’alignent en même temps, nous atteignons un peu les limites de ce que nous pouvons faire sur des plans d’eau très petits comme ici, admet Tom Slingsby. Avec l’arrivée d’une 13e équipe nationale (ndlr: la Suède a annoncé son entrée sur le circuit la saison prochaine), nous devrons peut-être trouver d’autres façons de faire et séparer la flotte en deux groupes.»

Une ligue en plein développement

C’est que le Sail GP est une ligue en plein développement. Lancée par Russell Coutts et Larry Ellison, l’homme le plus riche du monde, en 2019, elle est en passe de gagner son pari en séduisant un large public qui dépasse le cadre des spécialistes purs et durs de la voile. Elle devient surtout une ligue rentable où chaque franchise a vu sa valeur prendre l’ascenseur. Un ticket d’entrée sur le circuit se négocie désormais aux alentours de 60 millions de dollars. 

«Lorsque nous sommes arrivés sur le circuit, le Sail GP était une Start-up. Et de constater qu’un sponsor comme Rolex investissait et croyait dans ce concept a été primordial pour nous. C’est un signe fort pour trouver des investisseurs pour notre équipe.» Les acteurs Ryan Reynolds et Hugh Jackman ont rejoint le projet australien de Tom Slingsby cette année. Kylian Mbappé, lui, s’est investi via sa fondation dans le projet des Bleus.

Genève, un plan d’eau prometteur

«Le Sail GP est clairement en croissance à tous les niveaux, apprécie Tom Slingsby. Sportivement, la concurrence n’a jamais été aussi coriace. Déjà six équipes sur douze ont gagné un Grand Prix cette saison. Et tout le monde peut gagner des manches. Sur cet événement de Genève, vraiment tout est possible. Et la Suisse sera à n’en pas douter très à l’aise sur ce plan d’eau qu’elle connaît parfaitement. Nous l’avons découvert jeudi lors des tests des nouveaux foils. C’est superbe. La ville, les montagnes, et l’on espère, du vent pour ce week-end afin de pouvoir proposer de belles courses.»

L’homme fort du championnat a été entendu par Eole. Samedi devrait être un de ces jours bénis où soleil, vent et public nombreux sont au rendez-vous. Pour que le spectacle de ce premier Grand Prix de Suisse soit total. 

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