Les sportifs d’hiver ont déjà les yeux rivés sur les Jeux olympiques de Milan et Cortina (Italie) en février. Du moins, la plupart d’entre eux. Chez les athlètes féminines de combiné nordique, c’est une tout autre ambiance: elles ne peuvent même pas prendre le départ de leur discipline aux Jeux olympiques, contrairement aux hommes. Le combiné nordique reste le seul sport olympique exclusivement masculin.
«Bonjour, je m’appelle Annika et mon rêve olympique m’a été retiré. Pas à cause de mes capacités, mais à cause de mon sexe», a écrit Annika Malacinski sur Instagram. L’Américaine et ses coéquipières se sont battues pour pouvoir concourir sur la même ligne de départ que leurs collègues masculins, mais leurs efforts sont restés vains. «Mais nous n’abandonnons pas», assure Annika Malacinski avec optimisme.
«Incroyablement en colère»
Nathalie Armbruster partage le même sentiment. Dans une interview accordée à Sport1, la combineuse allemande s’est dite «incroyablement en colère» de ne pas pouvoir participer aux Jeux olympiques. La décision d’exclure les femmes des épreuves de 2026 a été prise en 2022 par le Comité international olympique (CIO), justifiée à l’époque par le jeune âge de la discipline, le nombre limité de nations participantes, la faible profondeur de l’élite et des audiences jugées insuffisantes.
Nathalie Armbruster qualifie cette décision d’«injustifiable de nos jours» et de «plus grande erreur que le CIO ait jamais commise». Depuis la première course de la Coupe du monde féminine en décembre 2020, le niveau n’a cessé de progresser. Selon elle, il n’existe désormais «plus de contre-arguments» pour justifier l’exclusion des femmes.
L’exclusion menace-t-elle aussi les hommes?
Le soutien aux femmes vient également des hommes. Johannes Rydzek, champion allemand, estime que «le cœur saigne de voir qu’elles travaillent autant que nous sur les mêmes choses».
Cet engagement des hommes est aussi dans leur propre intérêt: le CIO exige l’égalité des sexes pour les Jeux olympiques de 2030 dans les Alpes françaises. Si les femmes ne sont pas incluses, la discipline pourrait tout simplement disparaître du programme olympique, après plus d’un siècle de présence. La décision finale doit être prise en mai prochain.