Depuis quatre ans, Alexandre Farina était l'entraîneur du RC Yverdon. L'année prochaine, il ne sera plus là. Mais le Français a décidé de faire un joli cadeau d'adieux à son club et ses dirigeants: un titre de champion suisse acquis face à Hermance, ce samedi. Blick est allé poser quelques questions au coach nord-vaudois. Interview.
Alexandre, raconte-nous un peu quelles sont les émotions qui te passent dans la tête actuellement?
Je ne réalise pas trop pour être franc. C’est ce que je disais à ma femme: on a galéré cette saison. Elle a été la plus compliquée de toutes les saisons qu’on a jouées. C'est d'ailleurs la saison régulière où on a perdu le plus de fois. Et pourtant, c’est la finale qu’on a gagnée le plus largement. Comme quoi, dans le rugby, rien n’est écrit d'avance et c’est royal. Les joueurs le méritent tous. C’est un sentiment de grande joie aujourd’hui.
On a l’impression que vous n’avez jamais vraiment laissé une chance à Hermance. Directement, vous les avez pris la gorge.
On s’était préparé dans ce sens, même si on ne sait jamais si ça va fonctionner. Mais on savait où on voulait leur faire mal, on savait sur les secteurs où on était plus fort qu’eux. On savait aussi qu'ils avaient un cœur plus gros que leur maillot. On a toujours été méfiant parce qu’ils ont des joueurs de valeur. C'est d’ailleurs un club de valeurs. Je suis content d’avoir joué la finale contre eux. C’est l'équipe avec laquelle on s’entend le mieux. J’adore le président et le coach. On est copains. Donc la victoire est encore plus belle.
Tu quittes ton poste à la fin de cette saison. Le faire sur une victoire en championnat, on imagine que c'est encore plus beau.
Je m’y attendais (sourire). Ça fait un moment que je me dis qu'on ne peut pas passer à côté. C’est une sortie de rêve pour moi. Je laisse un super souvenir au club. Le président m’a fait confiance pendant 4 ans et c’est moi qui ai décidé de partir. C’est une raison personnelle, pour m’occuper des miens, tout simplement. Peut-être que je reviendrai sur un terrain de rugby. Mais je veux être au moins une année tranquille en famille, avec beaucoup de projets sympathiques.
Ça ne va pas être trop dur de ne plus être au bord du terrain, ici à Yverdon?
Ça fait un an que je me prépare à ça, donc non, je n'ai aucun regret. Mais oui, ça va peut-être me manquer.
Avant, il y a une belle dernière fête à faire…
Et elle est méritée. Une belle dernière danse, d'ailleurs.