«C'est trop bien que vous y participiez!» Posées à l'ombre en attendant leur prochain match, les trois équipes de la FSG Les Breuleux se font alpaguer par plusieurs sociétés. «C'est magnifique qu'il y ait des Romands. Il en faut plus», nous confie ce membre de la STV Spreitenbach qui, quelques instants plus tôt et au sortir d'une rencontre, donnait quelques conseils aux joueurs jurassiens.
Il faut dire que, sur les terrains de Chavannes où se joue la balle au poing, ils sont les seuls à pratiquer la langue de Molière. Si, de l'autre côté de la Sarine, ce sport est une institution, il a de la peine à s'exporter. Son but? Renvoyer la balle de l'autre côté du filet, dans une sorte de volley-ball avec des rebonds.
C'est d'ailleurs un peu par hasard si les membres de la société des Breuleux le pratiquent. «On l'avait vu lors de la Fête fédérale de Frauenfeld, en 2007, et on avait décidé de s'inscrire pour l'édition suivante à Bienne», révèle Marcel Dubois, l'un des instigateurs du projet. Dans le Seeland il y a 12 ans, les Jurassiens avaient aligné une équipe de 5 contre 5. Pour l'édition à Lausanne, ils ont préféré venir avec trois formations pour le 2 contre 2.
Des rebonds différents qu'en salle
Dans l'une de ces équipes, il y a d'ailleurs le frère et le neveu de Marcel: Georges (70 ans) et Grégory (35 ans). Ce dernier confie que les entraînements n'ont pas été constants pour lui. Bien loin. «Je ne me suis entraîné seulement jeudi, sourit-il. Et en salle, les rebonds n'étaient pas les mêmes que sur le gazon». Face à des Suisses allemands qui pratiquent cela régulièrement depuis des années, autant dire que les chances de victoire était minimes, voire nulle. Ce n'est sans doute pas un hasard si les trois équipes des Breuleux ont refermé la marche au niveau du classement.
Mais l'essentiel était clairement ailleurs pour les Romands. «C'est un plaisir de partager ça avec mon papa et les autres, s'exclame-t-il. Et à midi, il y aura toujours une ou deux bières pour fêter ça.» Le rendez-vous est pris pour les autres.
«Un peu gauches avec la balle»
Avant de penser aux festivités, il y a encore des matches à disputer. Dont un derby fraternel pour les Breuleux, remporter par l'équipe de Georges. Pas un drame pour Marcel, qui en a vu d'autres depuis sa première participation à une Fête fédérale en 1978. «On est certes un peu gauches avec la balle, sourit-il. Mais ce n'est que du bonheur, avec une superbe ambiance.»
Si, sur le terrain, les Jurassiens n'ont pas terminé tout devant, on ne connaît pas les résultats à la cantine. Mais, une chose est sûre avec les paroles de Grégory: il avait un poil plus d'entraînement que pour la balle au poing.