«On a pris la liste des sports et…»
Chez les Lüdi, l'indiaca est une affaire de famille

La Fête fédérale de gym est également l'occasion de découvrir des sports insolites, comme l'indiaca. Cette sorte de volley-ball avec un volant est pratiqué majoritairement en Suisse alémanique. Mais la FSG Reconvilier a décidé de venir défendre les couleurs romandes.
Publié: 14.06.2025 à 11:06 heures
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Dernière mise à jour: 14.06.2025 à 11:09 heures
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La famille Lüdi est venue participer à la Fête fédérale de gym 2025.
Photo: DR
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Matthias DavetJournaliste Blick

«Vous parlez suisse-allemand, j'espère.» À l'entrée de la salle de Dorigny, des bénévoles nous préviennent: ce à quoi nous allons assister n'est pas du tout commun de ce côté-ci de la Sarine. Toute l'enceinte est occupée par des Alémaniques… Toute? Non! Une société peuplée d'irréductibles Romands résiste encore et toujours à l'envahisseur. Ces Astérix et Obélix des temps modernes se nomment Jennifer, Audrey, Mélissa ou David et portent les couleurs de la FSG Reconvilier.

Ils ne sont pas là pour récolter les casques adverses, mais plutôt des points sur le terrain de l'indiaca. Ce nom qui peut sembler barbare désigne un sport pratiqué lors de la Fête fédérale de gym, qui se tient en ce moment à Lausanne. Le concept? Une sorte de volley-ball, pratiqué avec un volant bien particulier.

Une subtilité du règlement

La question, d'emblée, est la suivante: comment tombe-t-on dedans lorsqu'on parle français? Presque par hasard. «On voulait participer à la Fête fédérale d'Aarau, il y a six ans, nous explique Jennifer Lüdi, l'aînée du groupe. Sauf qu'on n'était pas assez nombreux pour faire partie du concours de société. On a alors pris la liste des sports, vu l'indiaca et on s'est dit que personne ne faisait cela sérieusement et qu'on allait le tenter.» Le groupe tombe des nues en arrivant en Suisse allemande, puisque certaines équipes ont un niveau très élevé, tandis que Reconvilier ne s'était entraîné que durant quelques mois.

Difficile de faire le poids face à des formations qui jouent le Mondial. Sur place, ils apprennent même certaines subtilités du sport, eux qui n'avaient que parcouru en diagonale le règlement. Par contre, ils ont également apporté une touche «romande» au concours. Tandis que les maillots sont numérotés pour les autres équipes, ce n'est pas le cas pour les Jurassiens bernois. «Dans le règlement en français, il était marqué que l'on pouvait avoir un numéro, tandis que dans celui en allemand, c'était une obligation», en sourit Jennifer. Les Reconvilierains ont influencé le monde de l'indiaca puisque, cette année, d'autres équipes se présentent avec un maillot «nu».

«On avait gagné un set à Aarau!»

De cette première expérience à Aarau, la société n'en tire que du positif – «Surtout qu'on avait gagné un set!». De quoi ramener non pas une, mais deux équipes pour cette édition vaudoise, et ce même si, cette fois, ils pourront bel et bien participer au concours de société. «C'est sympa et l'ambiance est bonne», souligne Jennifer.

Surtout, la porte-parole du groupe a eu six Noël pour tenter de ramener du monde. Car, sur les 16 membres de la FSG Reconvilier présents au tournoi d'indiaca, 11 font partie de la famille Lüdi, de près ou de loin. Il y a les frères de Jennifer, Mélissa, David et Robin. Par amour, les belle-sœurs Aurélie et Emilie ont également rejoint l'aventure. Et les cousines Audrey, Mélissa, Léa, Maëlle et Kayla complètent la troupe. «Nous, on nous a juste obligé à venir», rigolent ceux qui ne font pas partie de la famille Lüdi.

Sympathiques, les Lüdi ont accepté les membres de l'équipe qui ne sont pas de leur famille.

Les seuls en Suisse romande

Si les deux formations se sont entraînées à coup de trois samedis sur quatre lors des six derniers mois, elles regrettent de ne pas pouvoir en faire plus. «Comme on est les seuls en Romandie mais également sur le canton de Berne, on n'a pas vraiment l'occasion de faire des matches contre d'autres équipes», souffle Jennifer.

Selon elle, le sport («mis à part les engagements») est accessible. Et qui sait, peut-être que lors de la prochaine Fête fédérale de gym au Tessin en 2031, les Lüdi vont pouvoir défier d'autres Romands sur le terrain.

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