«C'est merdique»
WA abandonne sa réforme controversée du saut en longueur

World Athletics abandonne sa réforme controversée du saut en longueur face à l'opposition des athlètes. Le projet visait à remplacer la planche d'appel par une zone plus large pour réduire les essais mordus et dynamiser les compétitions.
World Athletics abandonne sa réforme du saut en longueur.
Photo: MICHAEL BUHOLZER
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ATS Agence télégraphique suisse

La fédération internationale a décidé d'abandonner son projet de réforme controversée du saut en longueur face à l'opposition massive des athlètes. La réforme prévoyait la suppression de la planche d'appel pour limiter les essais mordus.

«World Athletics a écouté ses athlètes et a décidé de suspendre indéfiniment les tests d'une nouvelle zone d'appel proposée pour les sauts horizontaux», a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Fédération internationale jeudi soir, confirmant une information du quotidien britannique The Guardian.

«Les athlètes n'en veulent pas»

«Les athlètes n'en veulent pas (de cette réforme)», avait admis dans un entretien au quotidien Jon Ridgeon, le directeur général de World Athletics. «On ne veut pas entrer en guerre avec ceux qui comptent le plus pour nous.» La Fédération internationale avait provoqué l'ire des sauteurs en longueur en février 2024 en annonçant qu'elle réfléchissait à supprimer la planche d'appel pour la remplacer par une «zone d'appel» plus longue, avec chaque essai mesuré à partir du pied d'impulsion du sauteur.

L'idée était alors de supprimer les temps morts liés aux sauts mordus, dans une volonté de rendre plus dynamiques ses compétitions dont les audiences notamment sur les concours sont en perte de vitesse. Une zone d'appel large de 40 centimètres remplaçant la traditionnelle planche de 20 centimètres avait été testée pour la première fois dans un meeeting à Düsseldorf en février 2025.

«C'est merdique»

Mais le projet, qui devait être validé dès 2026, n'a jamais eu le soutien des athlètes, très attachés à la précision technique de leur discipline qui consiste depuis les premiers Jeux olympiques modernes en 1896 à prendre son élan pour sauter le plus loin possible dans un bac à sable sans mordre la planche d'appel à partir de laquelle sont mesurés les essais.

«C'est merdique. Si ces règles sont appliquées, j'arrêterai le saut en longueur», avait lâché le double champion olympique grec Miltiadis Tentoglu, tandis que Carl Lewis, nonuple champion olympique dont quatre fois de suite en saut en longueur, avait qualifié le projet de mauvais «poisson d'avril».

«Le format (avec une zone d'appel) a été bien accueilli par les fans mais n'a guère suscité l'adhésion des athlètes», reconnaît la Fédération internationale. «Des zones d'appel pourraient être envisagées à l'avenir pour des types d'évènements totalement nouveaux, mais rien n'est encore officiellement prévu à ce stade.»

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