Le géant automobile japonais Toyota, numéro un mondial du secteur, a annoncé jeudi qu'il investira jusqu'à 10 milliards de dollars supplémentaires aux Etats-Unis dans les cinq prochaines années, confirmant un chiffre évoqué par le président américain Donald Trump. Cette annonce intervient alors que Washington presse le Japon de réaliser 550 milliards de dollars d'investissements sur le sol américain, en échange d'un abaissement des taxes douanières imposées aux entreprises nippones.
«Cet investissement portera le total des investissements de l'entreprise aux Etats-Unis à près de 60 milliards de dollars depuis le début de ses activités sur le territoire américain il y a près de 70 ans», a précisé Toyota dans un communiqué. L'entreprise n'a pas détaillé de calendrier ou de liste de projets. En février dernier, Toyota avait indiqué que ses investissements cumulés déjà réalisés aux Etats-Unis s'élevaient à 49 milliards de dollars. Le groupe emploie environ 50'000 personnes dans le pays, où il compte 11 usines.
Dernier site en date, une usine de fabrication de batteries en Caroline du Nord, établie en 2021 et représentant un investissement de près de 14 milliards de dollars. Elle a formellement commencé sa production, après une cérémonie d'inauguration jeudi. En visite à Tokyo fin octobre, Donald Trump avait déjà déclaré que Toyota prévoyait d'investir 10 milliards de dollars additionnels aux Etats-Unis.
«Des investissements d'envergure»
Une annonce prudemment démentie le lendemain par l'entreprise. «L'investissement doit être continu (...) Bien qu'il soit difficile de confirmer l'exactitude du chiffre de 10 milliards, il est certain que nous allons réaliser des investissements d'envergure», avait tempéré début novembre le directeur financier Kenta Kon.
Les exportations automobiles japonaises vers les Etats-Unis se sont vu imposer entre avril et septembre par Washington des surtaxes de 25%. Des droits de douane plafonnés à 15% sur l'automobile sont entrés en vigueur mi-septembre. Toyota estime à 1450 milliards de yens (8 milliards d'euros) l'impact des taxes douanières américaines sur son bénéfice d'exploitation pour l'exercice 2025-2026.
Sur l'année calendaire 2024, il avait réalisé un quart de ses ventes mondiales aux Etats-Unis, y écoulant 2,33 millions de véhicules – dont 1,06 million avaient été importés depuis le Japon et le Mexique. Alors que les constructeurs nippons sont aussi poussés par l'administration Trump à exporter vers le Japon des véhicules fabriqués dans leurs usines américaines, Toyota a assuré y être prêt si les conditions étaient remplies. «Des efforts sont en cours pour harmoniser les normes de certification japonaise avec celles des Etats-Unis. Si ces préparatifs aboutissent, nous serions disposés à l'envisager», avait réagi Hiroyuki Ueda, directeur des affaires publiques de Toyota, au salon automobile de Tokyo.