L'archipel défend sa neutralité
Washington n'a «jamais demandé à utiliser» Trinité-et-Tobago pour attaquer le Venezuela

La Première ministre de Trinité-et-Tobago, proche alliée de Trump, a affirmé que les USA n’avaient jamais sollicité l’usage de l’archipel pour attaquer le Venezuela, alors que les Américains y mènent des exercices à une dizaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes.
Publié: 05:07 heures
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Kamla Persad-Bissessar affirme que les Etats-Unis n’ont jamais demandé à utiliser l’archipel contre le Venezuela.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Kamla Persad-Bissessar, Première ministre de Trinité-et-Tobago et fidèle alliée du président Donald Trump, a assuré lundi que Washington «n'avait jamais demandé» à utiliser l'archipel pour lancer des attaques contre le Venezuela, alors qu'un contingent de Marines américains effectue des exercices dans ce pays situé à une dizaine de kilomètres des côtes vénézuéliennes.

«Les Etats-Unis n'ont JAMAIS demandé à utiliser notre territoire pour lancer des attaques contre le peuple du Venezuela. Le territoire de Trinité-et-Tobago ne sera PAS utilisé pour lancer des attaques contre le peuple du Venezuela», a écrit Kamla Persad-Bissessar à l'AFP, via la messagerie WhatsApp, à propos des exercices militaires.

En soirée, le président vénézuélien Nicolás Maduro, qui avait déjà qualifié les exercices «d'irresponsables», a critiqué la Première ministre pour avoir accepté de «déployer une force militaire face au Venezuela (...) pour menacer un pays voisin». Les manoeuvres doivent avoir lieu jusqu'à vendredi. Ce sont les deuxièmes en moins d'un mois entre Washington et le petit archipel anglophone.

Rien qui pourrait «nuire au peuple vénézuélien»

Washington souffle le chaud et le froid sur la possibilité de frappes sur le territoire vénézuélien évoquées par Donald Trump. Le dirigeant a affirmé lundi à des journalistes qu'"à un moment donné, je vais lui parler», tout en ajoutant que Nicolás Maduro «n'a pas été bon pour les Etats-Unis».

Interrogé pour savoir s'il excluait l'envoi de troupes américaines au Venezuela, Trump a répondu: «Non, je n'exclus pas cette possibilité, je n'exclus rien». Depuis août, Washington maintient dans les Caraïbes une importante présence militaire avec l'arrivée récente dans la zone du plus grand porte-avions du monde, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis.

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La meilleure façon de résoudre les problèmes, c'est par le dialogue
Kamla Persad-Bissessar, Première ministre de Trinité-et-Tobago
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«Trinité-et-Tobago ne participera à aucun acte qui pourrait nuire au peuple vénézuélien. Nous continuons à entretenir des relations pacifiques avec le peuple du Venezuela», a encore ajouté la Première ministre trinidadienne. «Les citoyens et les infrastructures de Trinité-et-Tobago ne sont PAS en danger car nous ne sommes PAS participants à une quelconque agression contre le peuple vénézuélien», a-t-elle assuré.

«Elle est complètement embrouillée», répond Maduro

Kamla Persad-Bissessar a aussi affirmé soutenir les discussions entre Donald Trump et Nicolás Maduro évoquées par le président américain. «La meilleure façon de résoudre les problèmes, c'est par le dialogue.»

Elle a toutefois souligné: «Il y a de nombreux problèmes urgents. Il y a le problème du narcotrafic, du trafic de drogue et de la traite des êtres humains. Il y a le problème des élections qui ne sont ni libres ni équitables. Il y a le problème des gangs dangereux qui sèment le chaos dans d'autres pays».

Depuis son accession au pouvoir en mai, Kamla Persad-Bissessar a multiplié les déclarations hostiles au pouvoir vénézuélien, et fait de la lutte contre l'immigration vénézuélienne un de ses chevaux de bataille, l'associant régulièrement à la forte criminalité dans l'archipel.

Nicolás Maduro a pour sa part estimé que Kamla Persad-Bissessar était «complètement embrouillée», l'accusant d'avoir «hypothéqué les mers et le territoire de Trinité-et-Tobago pour déployer une force militaire (américaine) face au Venezuela». «Je pense que la Première ministre de Trinité-et-Tobago va très mal s'en sortir à cause de ces faux pas qu'elle fait contre la paix de son pays et de la région», a-t-il conclu.

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