Les Etats-Unis ont signé jeudi un accord dans le domaine de la santé de 2,5 milliards de dollars avec le Kenya, le premier accord bilatéral de ce type depuis que le président Donald Trump a remodelé l'aide étrangère américaine.
Des responsables de l'administration Trump ont indiqué que cet accord serait le premier d'une série d'accords avec les gouvernements des pays en développement, auxquels il sera demandé de partager la facture et de coopérer avec Washington sur d'autres dossiers.
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a signé l'accord à Washington avec le président kényan William Ruto, qu'il a félicité pour l'aide apportée par ce partenaire de longue date des Etats-Unis à Haïti, pays des Caraïbes en proie à la violence des gangs. Le Kenya dirige une mission internationale de police en Haïti, aux succès mitigés.
«Si cinq ou dix pays étaient prêts à s'engager et à faire ne serait-ce que la moitié de ce que le Kenya a déjà accompli, ce serait une réussite extraordinaire», a déclaré le secrétaire d'Etat américain. En vertu de l'accord de jeudi, les Etats-Unis verseront 1,6 milliard de dollars sur cinq ans au Kenya pour lutter contre le VIH/sida et le paludisme et des mesures de prévention contre la polio. Le Kenya contribuera à hauteur de 850 millions de dollars supplémentaires et s'engage à assumer progressivement davantage de responsabilités.
America first!
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a fermé l'Agence américaine pour le développement international (USAID), la plus grande agence d'aide au monde, et ordonné une refonte de l'aide étrangère américaine placée sous le signe de «l'Amérique d'abord».
«Nous n'allons pas dépenser des milliards de dollars pour financer le complexe industriel des ONG alors que des partenaires proches et importants comme le Kenya n'ont aucun rôle à jouer ou ont très peu d'influence sur la manière dont les fonds destinés aux soins de santé sont dépensés», a affirmé Marco Rubio pour justifier la nouvelle politique d'aide des Etats-Unis.
La réduction de l'aide américaine a suscité de nombreuses critiques dans les milieux humanitaires et du développement, mais l'agence des Nations unies chargée de la lutte contre le VIH/sida (Onusida) a salué l'accord conclu avec le Kenya.
Parlant d'une «étape importante», l'Onusida a déclaré que cet accord était conforme à son objectif de réduire de 90% les nouvelles infections au VIH et les décès liés au sida d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010, dans un communiqué.
Aucun accord avec l'Afrique du Sud
Jeremy Lewin, chargé de l'aide internationale au département d'Etat, a précisé que les Etats-Unis refuseraient tout accord avec les pays avec lesquels les relations sont tendues, citant nommément l'Afrique du Sud, qui compte la plus grande population de personnes séropositives au monde.
Donald Trump a accusé l'Afrique du Sud post-apartheid de cibler la minorité blanche. Pretoria nie ces accusations.
Le responsable a rejeté les critiques d'ONG selon lesquelles cette nouvelle approche en matière de santé pourrait marginaliser certaines communautés ou personnes à risque. «Nous pensons que la structure que nous avons mise en place permettra de réduire le nombre de cas, qu'il s'agisse de membres de la communauté LGBT+ ou d'autres personnes à haut risque», a-t-il dit.